Trafic de drogue à la maison centrale : un nonagénaire condamné pour 30 plaquettes de Valium

Le trafic de drogue à la maison centrale de Coronthie est un secret de polichinelle. Un nonagénaire, présenté comme cuisinier à la maison centrale, est récemment tombé dans les mailles de la police. Sekhouna Bangoura a été mis aux arrêts alors qu’il cherchait à faire parvenir à des détenus des plaquettes de valium. Son procès s’est achevé ce mercredi 11 octobre 2017 au Tribunal de Première Instance de Kaloum, a constaté sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Les faits remontent au début du mois de septembre dernier. Sekhouna Soumah a été pris en flagrant délit. Il s’apprêtait à faire entrer 30 plaquettes de valium pour des détenus de ladite maison d’arrêt.

Devant le tribunal, Sekhouna Bangoura, dos vouté, visage émacié, a expliqué avoir été chargé de « faire passer ces médicaments à un détenu ». Mais, dit-il, il ne savait pas que c’était de la drogue.

Devant cette position, le juge Saikou Barry a demandé au prévenu si cela n’était pas une raison de plus pour refuser de convoyer le colis, « surtout que vous avez passé près de 30 ans en service à la maison centrale ». Sekhouna Bangoura, ancien pensionnaire du camp Boiro où il aurait passé 10 ans de détention, est resté sans réponse.

Dans ses réquisitions, le procureur Lansana Sangaré a dit que le prévenu « est censé avoir beaucoup d’expérience au regard du temps qu’il a passé à la maison centrale ne tant que cuisinier. Il aurait pu prendre ses précautions », estime le procureur. Pour monsieur Sangaré, le prévenu étant à sa première fois d’être devant ce tribunal, peut être considéré comme délinquant primaire. « Qu’il vous plaise de le retenir dans les liens de la culpabilité. Mais compte tenu de son âge, vous voudrez lui accorder de larges circonstances atténuantes en le condamnant au temps mis en prison », a-t-il requis.

L’avocat de la défense va aussitôt emboîter le pas au procureur en demandant de larges circonstances atténuantes pour son client.

Dans sa décision, monsieur Saikou va reconnaitre le prévenu coupable des faits de « détention et de transport de substances psychotropes ». Pour la répression, Sékhouna Bangoura est condamné à un an de prison assorti de sursis. Le juge ordonne la destruction des 30 plaquettes de valium, mis sous scellés.

Détenu à la maison d’arrêt de Coronthie depuis le 15 septembre 2017, Le nonagénaire est reparti libre.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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