Recrutement d’une « milice » par Malick Sankhon : Mamady Kaba de l’INIDH proteste

L’annonce d’un recrutement de près de trois mille « miliciens » par Malick Sankhon, Directeur Général de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS) continue à susciter des vives réactions. C’est le cas de monsieur Mamady Kaba, président de l’Institut National Indépendant des Droits de l’Homme (INIDH).

« Nous avons appris cette déclaration avec une vive préoccupation parce qu’une jeune démocratie comme la nôtre a besoin de discours qui va dans le sens de l’apaisement. Nous n’avons pas besoin des discours qui font planer le spectre de la violence dans le pays », a dit monsieur Kaba à un reporter de Guineematin.com hier, lundi.

En tant que défenseur des droits humains, Mamady Kaba invite à faire la différence entre ceux qui parlent et ceux qui agissent. Mais, dit-il, quand les propos tenus sont de nature à « susciter des violations des droits de l’Homme, il y a lieu de s’offusquer », estime monsieur Kaba, avant de condamner les propos du premier responsable de la CNSS. « Nous condamnons avec la dernière énergie ces déclarations et nous appelons tous les leaders d’opinion à s’abstenir d’une telle déclaration. Quand de telles déclarations ont sont faites, il faut s’attendre à des conséquences de droit. Si demain il y a des violences lors d’une manifestation à la Caisse nationale où dans la ville et que des témoins affirment avoir aperçu des personnes usant de la violence, soupçonnées d’appartenir aux jeunes que Malick Sankhon a recrutés ; alors, il devra faire face aux conséquences de droit. Il va être poursuivi par la justice », a prévenu le président de l’INIDH.

Pour Mamadi Kaba, la Guinée se trouve aujourd’hui à un niveau où tous les actes posés ont des conséquences sur le futur. « Vous vous rappelez que ce sont des déclarations va-en-guerre qui ont, petit à petit, émergé au Rwanda et les conséquences ont été catastrophiques. Ce serait regrettable que des responsables ou des leaders politiques de très haut niveau travaillent à promouvoir la violence et la menace sur la sécurité des citoyens », a-t-il regretté.

Depuis cette sortie de Malick Sankhon, le président de l’INIDH dit avoir un œil sur ce qui va se passer sur le terrain. « Nous allons observer puisque jusque là, Malick Sankhon n’a fait que parler. Nous attendons qu’il y ait des actes de violence ou de violation des droits de l’Homme que nous pouvons lier directement ou indirectement à ces annonces. A partir de ce moment, des conséquences vont être tirées », a-t-il prévenu.

Mais, une action judiciaire peut-elle être menée à ce stade contre Malick Sankhon ? Mamady Kaba explique qu’il faut au préalable que des actes soient posés et que ceux-ci soient attribués aux jeunes recrutés par Malick Sankhon. « Il faut faire la différence entre celui qui parle et celui qui agit. C’est celui qui agit qu’il faut sanctionner. Tout le monde doit mener les enquêtes pour savoir si c’est vrai qu’il y a un recrutement fait par Malick Sankhon et qu’il y ait des actes de violations des droits humains perpétrés par cette milice. A partir de là, Malick Sankhon se serait lui-même culpabilisé. Sa déclaration devient un aveu. Ainsi, il ne pourra pas nier que la milice lui appartient parce qu’il a lui-même annoncé qu’il a créé une milice susceptible de provoquer des violations des droits de l’homme », a-t-il ajouté, entre autre.

A rappeler que c’est à l’occasion de l’assemblée générale du RPG arc-en-ciel, le samedi dernier, que le DG de la Caisse nationale de sécurité sociale a annoncé le recrutement de 2 500 à 3 000 jeunes devant remplacer les chevaliers de la République à Conakry…

Mamadou Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél. : 622 68 00 41

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