Occupation du bas-fond de Kobaya : « les 3 derniers chefs du quartier » accusés

Malgré toutes les formes de campagnes de sensibilisation menées sur le terrain, le bras de mer situé aux confins de Lambandj et Kobaya fait encore l’objet de toutes les convoitises. Des chefs coutumiers, en complicité avec les autorités locales, continuent de vendre des domaines situés pourtant dans le lit du bras de mer, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Sur le terrain, le constat est plus que préoccupant ! Des immeubles et des villas poussent au niveau des bas-fonds et du lit du bras de mer comme des champignons. C’est comme si les autorités ne se soucient point du danger de cet état de fait.

Certains citoyens se trouvant à proximité du bras de mer ont confié à notre reporter qu’à tout moment des agents de sécurité venaient faire déguerpir des occupants, comme des soudeurs et autres. Mais, ces derniers temps, cela a pris une proportion inquiétante, se plaignent-ils.

Selon Ousmane Camara, un jeune leader du quartier Kobaya, ce sont les coutumiers et les responsables locaux qui vendent délibérément les bas-fonds, en complicité avec certains responsables au plus haut niveau. « Ce sont les propriétaires terriens et les chefs des quartiers qui revendent ces terrains. Des fois même, ce sont les chefs des quartiers seulement. Pour preuve, seuls eux peuvent faire le papier de donation. Le reste des papiers, c’est soit à la commune, au gouvernorat ou au ministère de la ville et de l’aménagement du territoire », soutient le secrétaire général du comité de défense de l’intérêt des communautés du littoral.

Selon Ousmane Camara, depuis quatre ans, une société chinoise dénommée Mar Grandioso Promosao a obtenu un projet du gouvernement de construire sur le littoral des logements sociaux à l’image de Plazza Diamond de Kipé. Un projet que son comité tente vaille que vaille à empêcher par toutes les voies légales. Il dit que des lettres ont été envoyées à cet effet à l’Assemblée Nationale, chez le Médiateur de la République… Ce qui aurait d’ailleurs permis pour le moment d’arrêter tous travaux sur le site.

Monsieur Ibrahima Soumah, un des chefs du secteur, rencontré sur place par le reporter de Guineematin.com reconnait avoir vendu ses terres dans le bas-fond, mais pour éviter, dit-il, d’être dépossédé à nouveau. « Je vais vous dire la vérité. J’ai vendu mes terres parce que j’ai peur qu’on les prenne. Nous les coutumiers, nous pleurons depuis qu’on nous a envoyé un nouveau chef de quartier. On avait perdu nos terres dans les secteurs I, VI et VII. Donc, pour éviter de nouveaux problèmes sur nos terres, surtout à l’arrivée des chinois, on préfère vendre », a expliqué monsieur Soumah.

En outre, ce coutumier accuse les trois derniers responsables qui se sont succédé à la tête du quartier Kobaya d’entretenir à leur profit des conflits domaniaux.

A la direction communale de l’habitat de Ratoma, aucune négociation n’est désormais possible sur le site, selon les responsables dudit service. Une ligne rouge a été récemment tracée lors d’une mission d’Etat, conduite par le haut commandant de la gendarmerie nationale, Général Ibrahima Baldé, a dit à Guineematin.com monsieur Ibrahima Sampou, le chef de la section « domaine et cadastre » à la mairie de Ratoma.

« Nous n’avons plus rien à dire désormais sur cette affaire. Notre travail se résume à l’exécution. Lors d’une mission d’Etat, conduite par le Général Ibrahima Baldé, une ligne rouge a été tracée et confiée à la gendarmerie nationale. Donc, toute personne qui investit dans la zone, parce qu’il a les moyens, le fait à ses risques et périls », a fait savoir le chef de la section domaine et cadastre à la mairie de Ratoma, Ibrahima Sampou.

A signaler que nos tentatives de rentrer en contact avec le chef du quartier de Kobaya sont restées vaines.

Mouctar Barry pour Guineematin.com 

Tel: 621 607 907

Facebook Comments Box