Lamine Guirassy en colère : « Martine Condé est devenue folle »

Comme indiqué précédemment, les journalistes et responsables des médias guinéens étaient dans les rues de Kaloum. Partis du ministère de la communication, ils ont lu une déclaration devant la Haute Autorité de la Communication sans avoir rencontré aucun officiel. Au cours de cette marche, encadrée par la gendarmerie dans la matinée de ce mardi 7 novembre 2017, un reporter de Guineematin.com a interrogé Lamine Guirassy, PDG du groupe Hadafo médias.

Dans son franc-parler habituel, l’animateur vedette des Grandes Gueules a dit qu’à travers cette marche, les journalistes guinéens ont voulu exprimer leur colère par rapport à ce qui se passe dans le pays ces derniers temps. « Je ne reconnais plus mon pays et je me dis qu’il est entrain de couler tout simplement. Il y a beaucoup de sensations qui remontent à la surface et c’était prévisible. Quand on essaye d’acheter les médias, qu’on refuse, ils se disent finalement qu’il faut faire comme ils sont entrain de faire ; c’est déplorable », a-t-il dit.

Revenant sur l’élément d’enquête de Moussa Moïse Sylla qui a entrainé la suspension de sa radio, Lamine Guirassy a parlé d’une décision de trop. « Que Moussa rapporte une information, ce n’est pas un tract parce que c’est ce que le gouvernement a voulu faire passer au niveau de l’opinion publique. Ce n’est pas un tract qu’il a lu à l’antenne, c’est une enquête qu’il a faite. Depuis 10 ans bientôt, nous faisons cela. Maintenant, si cela a incriminé toute une radio, je pense que c’est aller trop loin. Derrière cette décision, c’est une dame qui a la haine et qui est devenue folle aujourd’hui, je dis bien folle et si on ne l’arrête pas, elle peut encore faire plus de dégâts qu’on pouvait imaginer », a-t-il lancé.

« Pour moi et pour la corporation, c’est l’unité qui est très importante. C’est de dire STOP comme je le disais tantôt. Stop à tout ce qui se passe ! Stop aux exactions parce que vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a beaucoup de journalistes qui ont été bastonnés par les gendarmes. C’est incompréhensible surtout qu’on disait que c’était un corps qui avait plus d’attention en ce qui concerne les médias, c’est extraordinaire. Je ne peux pas comprendre cela ».

Concernant sa propre sécurité, Lamine Guirassy réitère qu’il est un homme libre et qu’il n’a peur de rien, même pas de la mort ! « Tous les jours les gens me disent qu’il faut prendre des gardes du corps, je dis que je n’en ai pas besoin. Peut-être que je mourrais avec la balle d’un sniper, tout est possible. Mais, je n’ai pas besoin de me protéger, je suis un homme libre, vous voyez ce que je veux dire ? Ce qui adviendra, adviendra ! On me dit de ne pas rester à la radio jusqu’à 22 heures ? soit disant que je suis recherché, ils n’ont qu’à faire ce qu’ils veulent faire. Je vais vous faire une confidence : quand on né sur cette terre, c’est avec des objectifs. L’objectif peut-être d’avoir une famille, un emploi, etc. Moi, j’ai déjà accompli tout ça. Donc, je n’ai rien à perdre. Je pense que nous sommes là pour la liberté de la presse et surtout pour le respect de la loi. On ne peut pas comprendre qu’une folle se retrouve à la tête d’une institution, qu’on la laisse prendre une décision comme bon lui semble et que rien ne se passe. C’est juste incompréhensible. Si on se laisse faire, on est mort », prévient-il.

Enfin, sur les attentes de la radio Espace, qui est suspendue pour une semaine, Lamine Guirassy a ajouté qu’il n’y a pas un autre plan. « Nous sommes des légalistes, nous sommes des républicains. Beaucoup de personnes s’attendaient à ce qu’Espace appelle les auditeurs à la révolte ; mais, nous disons non ! Nous sommes dans un pays qu’on respecte ; et, c’est ce que nous avons fait en saisissant la Cour Suprême. On espère qu’on aura gain de cause ce mardi où d’ici la semaine prochaine ».

Entretien réalisé par Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Facebook Comments Box