Me Béavogui : la détention de Joachim Baba Milimono est « illégale, arbitraire et injustifiée »

Cela fait ce mercredi, 08 novembre 2017, un mois jour pour jour depuis que Joachim Baba Millimono, commissaire à la Haute Autorité de la Communication est détenu à la maison centrale de Coronthie. Une détention consécutive à sa condamnation à 6 mois de prison ferme « pour faux et usage de faux » par le Tribunal de Première Instance de Dixinn, suite à une plainte de madame Martine Condé, la présidente de la HAC.

Aujourd’hui, en début d’après-midi, maitre Salifou Béavogui, l’avocat de Joachim Baba Millimono a organisé une conférence de presse à son cabinet pour dénoncer une « détention arbitraire ».

Tout d’abord, maitre Salifou Béavogui est revenu sur l’origine des difficultés de son client. Selon lui, à son arrivée à la HAC (Haute Autorité de la Communication), Joachim Baba Millimono a marqué l’institution par son sens de l’organisation. Mais, « une fois que certains commissaires de la HAC, au nombre de onze, ont demandé une gestion transparente des fonds alloués à l’institution, les problèmes ont commencé. Il fallait trouver un prétexte pour abattre mon client. Cette gestion du montant qui s’élèverait à 6 milliards de francs guinées est une gestion opaque, nébuleuse et catastrophique », a dit maître Béa.

Par la suite, a rappelé maître Béa, une plainte est formulée contre Joachim par la présidente de la HAC, madame Martine Condé. Nommé par décret présidentiel Numéro D/2015/034/PRG/SGG, le 10 mars 2015, comme commissaire à la HAC, sur proposition du président de l’Assemblée Nationale, Joachim Baba Millimono a fourni par la suite des documents comportant des dates de naissance différentes (1980 et 1986).

C’est pour ces motifs que Joachim Baba Millimono a été jugé au Tribunal de Première Instance (TPI) de Dixinn pour faux et usage de faux. Reconnu coupable, le commissaire a été condamné à six mois de prison, le 30 juin 2016. Un mandat d’arrêt avait été également décerné contre lui.

Une décision qui n’a pas satisfait la défense du commissaire qui a saisi la Cour d’Appel de Conakry. Cette juridiction, en audience publique et ordinaire du 23 janvier 2017, confirme le jugement rendu par le TPI de Dixinn.

Seulement, la Cour suprême va enregistrer un pourvoi en cassation du commissaire de la HAC, via son avocat, Maitre Salifou Bévaogui, le 18 juillet. L’arrêt de la Cour d’appel sera alors cassé le vendredi 13 octobre 2017, cinq jours après l’arrestation de monsieur Millimono.

La Cour Suprême ordonnera ainsi « le sursis à l’exécution de l’arrêt du 23 janvier 2017 rendu par la Cour d’Appel de Conakry ». Malgré cela, Joachim continue son séjour carcéral.

C’est cette situation qui révolte aujourd’hui son avocat, qui parle de « détention illégale, arbitraire et injustifiée ». Pour maître Béa, cette détention est contraire au règlement intérieur de la HAC qui stipule « qu’aucun membre de la HAC ne peut être poursuivi, recherché, détenu ou jugé en raison de ses opinions ou vote, émis par lui dans l’exercice de ses fonctions ».

Revenant sur l’arrêt de la Cour Suprême, maître Salifou Béavogui « il n’y a plus désormais de raison valable, juridique, légale pour que Joachim continue à rester en prison. Cet arrêt a été signifié au parquet général. J’ai adressé une correspondance le 20 octobre 2017 à monsieur le Procureur général près de la Cour d’Appel pour lui notifier cet arrêt et lui demander de remettre mon client en liberté. Mais, mon client continue très malheureusement de rester en prison, pas sur la base de la loi mais sur la base de l’arbitraire », a martelé l’avocat.

En tous les cas, maître Béa s’interroge : « pourquoi on refuse d’appliquer cette décision de justice ? Pourquoi on continue à maintenir mon client en prison ? »

Enfin, l’avocat lance un appel aux bonnes volontés, aux défenseurs des droits de l’Homme, pour « lutter ensemble contre l’arbitraire et l’injustice ».

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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