Libération d’un présumé violeur à Mamou: « c’est un cas de grossesse », se défend la gendarmerie

Accusée d’avoir libéré un homme soupçonné d’avoir violé une femme et sa fille, la gendarmerie de Mamou se défend et précise que la plainte qui lui a été adressée ne faisait pas état de viol et les résultats de l’expertise médicale produit par le gynécologue qui a examiné les présumées victimes ne font nullement mention de viol, mais de grossesse chez la fille, a appris le correspondant de Guineematin.com à Mamou.

« Le vendredi 03 Novembre dernier, on a été saisi d’une plainte qui a été formulée par une femme contre un certain Sadio Mara. Dans sa plainte la femme a dit que Mara a enceinté sa fille (folle depuis 10ans) et sa petite fille (toctoc). On a enregistré la plainte sur la base des problèmes de grossesses et nous avons émis une convocation à l’adresse de Mara, qui s’est présenté quelques heures plus tard à la gendarmerie », a introduit l’adjudant Diabaté, officier de police judiciaire à la compagnie de gendarmerie territoriale de Mamou.

De poursuivre, l’adjudant Diabté a précisé que le présumé (Sadio Mara) avait réfuté les accusations formulées contre lui par la plaignante.

« Quand on a demandé à Sadio Mara si c’est lui qui a enceinté une mère et sa fille, il a dit non, ce n’est pas vrai, on l’accuse. C’est ainsi que nous avons fait une réquisition à médecin. Nous avons envoyé les présumées victimes à l’hôpital pour savoir si réellement elles sont en ceinte. Le gynécologue les a examinées et les résultats disent que chez la maman, il y a absence de grossesse et de légions vaginales qui pourrait conduire à une agression sexuelle. C’est pourquoi il est écrit que l’incapacité de travail est estimée à zéro jour. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas d’infraction, il n’y a pas d’agression », a expliqué l’adjudant Diabaté, ajoutant que chez la fille, les résultats montrent qu’elle est en ceinte de six mois. « Une grossesse évolutive intrant utérine de vingt six semaines, soit six mois de grossesse », précise-t-il.

« Mais, comme la fille et sa famille l’accusait d’être l’auteur de cette grossesse », poursuit l’adjudant Diabaté qui a traité ce dossier, « Sadio Mara, bien qu’il ait nié les faits, a dit qu’il accepte de prendre la fille en charge. Mais vu qu’il n’avait pas les moyens de cette prise en charge (parce qu’il est niais, il a une dépression mentale), son jeune frère, Moussa Camara, s’est engagé en lieu et place de son frère qui est irresponsable. La famille de la fille avait demandé 30 000gnf par jour, mais Moussa a dit qu’il ne pouvait donner que 15000gnf, parce qu’il a aussi une famille. Finalement, la famille de la fille a accepté les 15000gnf pour vu que chaque dix jours qu’elle reçoive le montant équivalent, soit 150 000gnf. Sur place Moussa est allé s’endetter 250 000gnf qu’il est venu verser à la famille », a révélé l’adjudant Diabaté, indiquant que Moussa Camara s’est aussi engagé à prendre la fille en charge en cas de maladie.

Selon, cet officier de police judiciaire, la famille de la fille avait accepté les closes d’engagement. « Elle a fait un désistement et un engagement », soutient-il.

Déplorant que cette affaire se soit ébruté en ville, l’adjudant Diabaté a indiqué : « les gens parlent de viol, mais ce n’est pas du viol. C’est un cas de grossesse. Parce que pour prouver un cas de viol, c’est dans les 48heures maximum. Mais si c’est après six mois de grossesse, là, le viol est un peu difficile à prouver », s’est-il défendu.

A la question de savoir s’il y a une sanction pénale qui est prévu contre un individu qui aurait profité de l’état d’instabilité mentale d’une personne pour avoir des relations sexuelles avec elle, l’officier de police judiciaire reste évasif : « comme je vous l’ai dit, les deux personnes sont presque des aliénées mentales. Mara a une dépression mentale et la fille est un peu niaise. Donc la responsabilité incombe aux parents », a-t-il conclu.

Mamou, Keïta Mamadou Baïlo pour Guineematin.com 

Tel: 622 97 27 22

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