La presse guinéenne en danger : Moussa Moise Sylla d’Espace Fm convoqué

Jamais la presse guinéenne ne s’est sentie aussi menacée depuis l’élection du président Alpha Condé en 2010. Après 7 ans à la tête de la Guinée, l’ancien opposant historique se retourne désormais contre les médias privés, ses anciens amis pour la conquête du pouvoir face au régime du Général Lansana Conté.

Coup sur coup, quatre journalistes du groupe Gangan sont trimbalés à la gendarmerie de Yimbaya et les ondes de la radio brouillées, contrairement aux dispositions légales. Pire, le coordinateur du groupe y passera la nuit.

Le lendemain, ce sont plusieurs dizaines de journalistes qui seront bastonnés par des agents de la gendarmerie mobile numéro 3 de Matam pour y être allés demander le respect des procédures légales dans l’action enclenchée contre journaliste Aboubacar Camara, coordinateur du groupe Gangan radio et télévision.

Et, au moment où tous les regards étaient tournés vers la Haute Autorité de la Communication, sensée dénoncer ces pratiques illégales et anti démocratiques, cette dernière s’est autrement exprimée : la radio la plus écoutée du pays est suspendue pour sept (7) jours, tout comme ses relais à l’intérieur du pays. La cause ? Moussa Moise Sylla, un des animateurs de l’émission « Les Grandes Gueules » a révélé le contenu d’une enquête sur les conditions de vie de certains éléments de l’Armée…

A l’expiration de cette sanction (qui a suscité des manifestations à Conakry et dans la capitale de la Moyenne Guinée), c’est l’un des animateurs des Grandes Gueules, l’émission phare du groupe Hadafo Médias, qui est convoqué. Moussa Moise Sylla que Guineematin.com a eu au téléphone, précise qu’en bon citoyen, il répondra bel et bien à la convocation au PM3 de Matam demain, mardi 14 novembre 2017.

Une épée de Damoclès est désormais suspendue sur la tête des journalistes guinéens qui croyaient pouvoir écrire un jour, à la fin de la gouvernance du champion du RPG que « malgré tout, le régime Alpha Condé a laissé les journalistes s’exprimer librement dans notre cher pays »… Mais, hélas ! Les vieux démons semblent bien se réveiller dans cette pauvre Guinée…

A suivre !

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