Dans la nuit d’hier à aujourd’hui, mercredi 15 novembre 2017, des hommes armés ont perpétré une attaque à Kolaboui, sous-préfecture situé à une vingtaine de kilomètres de la préfecture de Boké faisant un mort et trois blessés, rapporte l’envoyé spécial de Guineematin.com dans cette sous-préfecture.
Selon les informations confiées à notre envoyé spécial, c’est aux environs de 22 heures que des hommes cagoulés, armés des fusils PMAK, venus à bord d’un pick-up, ont fait irruption dans une boutique d’Orange Money au carrefour de Kolaboui. Le jeune boutiquer, Thierno Souleymane Diallo, âgé de 25 ans, originaire de Botowel, dans la préfecture de Télimélé, voulant riposter à coup d’un coupe-coupe, a été tué par les bandits.
Interrogé sur place, Mamadou Saliou Diallo, frère aîné de la victime, indique avoir été alerté par les coups de fusils, alors qu’il était assis auprès de sa mère dans sa boutique. « J’étais assis près de ma mère au carrefour lorsque j’ai entendu les coups de fusils. Après, les gens se sont rués vers là-bas. Ensuite, j’ai croisé un petit qui m’a dit ‘’ton frère a été tué’’. J’étais tellement sous le choc que je n’ai pu rien comprendre ! C’est quand je suis arrivé, je l’ai vu allongé de tout son corps, gisant dans le sang. J’ai demandé et on m’a dit que les bandits étaient venus chez un voisin ; mais, c’est par sa boutique qu’ils sont passés. Et, lorsqu’ils l’ont giflé, il a voulu riposter et ils ont tiré sur sa poitrine et ses bras », a-t-il expliqué, rappelant que son frère a ensuite été transporté d’urgence à l’hôpital de Boké, mais déjà il était mort.
Également interrogé par l’envoyé spécial de Guineematin.com, Mamadou Saïdou Diallo, domicilié à Kolaboui et originaire de Lélouma, père d’une des victimes (blessé par balles), dit que son fils s’est retrouvé au mauvais endroit alors qu’il était venu acheter du jus. « Il achetait du jus quand les bandits sont arrivés et ont ensuite tiré. Mon fils n’a pas su qu’il a reçu des balles, c’est quand on l’a envoyé à l’hôpital qu’il a compris qu’il est blessé. Il a reçu trois balles au niveau de la cuisse. À l’heure où je vous parle, mon fils a toujours une balle dans sa cuisse, les médecins n’ont toujours pas pu l’extraire », a-t-il révélé.
Pour le sous-préfet de Kolaboui, monsieur Youssouf Manet, il dit avoir été informé la nuit alors qu’il préparait l’arrivée du ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le Général Boureima Condé, attendu ce mercredi à Kolaboui. « J’ai été alerté aussi par des cops de fusils. J’ai appelé le commandant de la gendarmerie pour avoir des renseignements clairs. On m’a dit que ce sont des bandits venus menacer les gens face à une boutique Orange Money. Maintenant, quand un jeune a voulu se défendre, ils ont tiré sur lui et il est subitement mort. Après, son corps a été transporté vers centre de santé de Kolaboui. Mais, comme il y avait beaucoup de monde, on a eu peur pour ne pas qu’il y ait un problème pour déranger même le centre de santé parce que les jeunes étaient en colère. Finalement, nous avons embarqué le corps plus les trois blessés graves vers l’hôpital régional de Boké pour les traitements », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, le sous-préfet de Kolaboui a dit son inquiétude face l’insécurité grandissante dans sa localité. Selon lui, il n y a qu’un seul agent de police pour toute la sous-préfecture. « Le problème qui se pose ici, c’est le manque criard des services de sécurité parce que Kolaboui est devenu maintenant un carrefour très dangereux. Conakry passe par Kolaboui, Kamsar passe par Kolaboui et il y a l’augmentation maintenant de la démographie avec l’arrivée des travailleurs, des miniers. Donc, ça nous cause énormément de problèmes. Si vous remarquez, la police n’a qu’une seule personne, tous les autres ne sont que des inspecteurs. Nous voulons l’augmentation de la sécurité au niveau de Kolaboui eu égard à l’explosion démographique », a plaidé le sous-préfet.
Enfin, selon le sous-préfet, le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, le Général Boureima Condé est attendu à Kolaboui aux environs de 14 heures pour assister à l’enterrement de ce jeune.
De Kolaboui, Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com
Tel. : (00224) 621 09 08 18
