Me Béa sur les poursuites contre Moussa Moise : « il y a une nullité de toute la procédure »

Comme annoncé dans une précédente dépêche, le journaliste du groupe Hadafo Médias, Moussa Moise Sylla sera jugé le 25 décembre 2018. Il devra répondre des faits « d’atteinte aux secrets de la défense », a appris Guineematin.com, au Tribunal de Première Instance de Mafanco.

Après un entretien de près d’une heure avec le procureur Aly Touré, Moussa Moise Sylla est ressorti en compagnie de ses avocats Maitre Salifou Béavogui et Maitre Thierno Souleymane Baldé. On notait la présence de nombreux journalistes venus apporter leur soutien à Moussa Moise Sylla depuis 9 heures au PM3 de Matam.

Interrogé sur ce qui s’est dit au bureau du procureur, maitre Salifou Beavogui s’est adressé aux médias en ces termes : « Tout s’est très bien passé dans le bureau de monsieur le procureur. Le dossier a été déféré. Le procureur de la République lui a posé certaines questions relatives au dossier. Finalement, monsieur le procureur a pris connaissance de certaines observations qu’on a eu à formulées au niveau de l’enquête préliminaire. Il en a tenu compte et décidé de poursuivre l’affaire pour atteinte aux secrets de la défense nationale. Il a enrôlé l’affaire pour l’audience du 25 décembre 2017.

Et, nous sommes en matière de délit de presse. La détention n’est pas prévue dans tous les cas, il a décidé de ne pas l’amener en prison. Ce qui est déjà une première victoire pour nous. Parce qu’il fallait craindre cela. Il n’ira plus en prison et là il peut continuer son travail. Ce que je peux vous rassurer, très sincèrement, le dossier ne comporte aucune charge. Parce que, lorsque vous dites ce que tout le monde connait, ce n’est plus un secret. C’est quand vous dévoilez des choses qui sont protégées par une loi, et cette loi est à la portée de tous. Mais, lorsqu’un fait devient un secret de polichinelle, ce n’est plus un secret. Monsieur Moussa Moise n’a fait que révéler des choses que tout le monde connait. Ce n’est plus un secret.

Dieu merci, le droit a triomphé. C’est un innocent qui a été persécuté pendant 24 heures, mais qui est complètement libéré. Il peut aller reprendre ses activités et nous attendons le jour de l’audience. Nous aurons des moyens de preuves, des moyens de défense pour faire annuler cette procédure.

C’est un journaliste, ce qui est incontestable. Il y a une loi spéciale qui protège la fonction de journaliste. Curieusement, des poursuites ont été engagées sur la base du Code Pénal. Ce qui est déjà une nullité de toute la procédure qui vient d’être déposée devant monsieur le procureur. Mais, come ce n’est ni le moment ni le lieu de discuter de cela, nous attendons et nous resterons sereins », a dit l’avocat.

Propos recueillis par Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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