Méfaits du changement climatique : manque de pluie et risque de famine à Koundara

Peuplée de 123 850 habitants, la préfecture de Koundara, située dans la partie Nord du pays, à 607 kilomètres de la capitale guinéenne, est aujourd’hui victime d’une sécheresse qui ne dit pas son nom, rapporte un correspondant de Guineematin.com dans la région.

Selon le préfet de Koundara, Hassane Sanoussy Camara, depuis le mois de septembre jusqu’à ce jour, aucune goutte de pluie n’est tombée dans toute la préfecture ! Aujourd’hui, cette sécheresse qui sévit actuellement dans la préfecture amène les populations du Badiar à se préoccuper très sérieusement des risques de famine, étant donné que les cultures d’arachides, de maïs et surtout de riz n’ont pas réussi cette année à Koundara.

Cette préoccupation majeure pousse les autorités préfectorales de Koundara à lancer l’alerte et à tendre déjà la main au gouvernement guinéen dans l’espoir au moins de bénéficier d’une subvention en riz pour la population du Badiar.

A en croire le préfet de Koundara, près de 60% des cultures ont échoué cette année. « Avec ce réchauffement climatique, nous sommes victimes de tout ! Et, si aujourd’hui on ne nous aide pas, nous sommes bloqués. On ne peut rien faire sauf demander aux autorités de nous assister ainsi qu’aux personnes de bonnes volontés. Déjà, j’ai dépêché une équipe du service technique de l’agriculture pour constater la réalité sur le terrain. Et, les localités les plus touchées sont : Sambaïlo, Termessen, Djingan et la commune urbaine de Koundara. Et, les moins touchés qui peuvent espérer avoir un peu de riz sont Kamabi et Sarébhoïdho où seulement 40% des cultures sont épargnées de cette sécheresse et les 60% sont vouées à l’échec», explique Hassane Sanoussy Camara.

Ce qui est encore plus grave et inquiétant dans cette situation, « c’est qu’il y a un grand risque d’affrontement entre agriculteurs et éleveurs que je suis en train de gérer depuis le jeudi dernier, 15 novembre 2017. Car, comme actuellement toutes les herbes sont sèches et il n’y a plus d’herbes à brouter, les bétails s’en prennent aux restes des cultures qui se trouvent dans les plaines. Et, cela cause souvent de vives polémiques entre les habitants (agriculteurs et éleveurs, ndlr) », ajoute le préfet de la localité.

Bref, on apprend déjà que la crise est tellement inquiétante qu’un kilogramme de riz se vend aujourd’hui à 8 500 francs guinéens à Koundara, le sac de riz de 50 kilogrammes à 425 000 GNF, au lieu de 280 ou 290 000 GNF comme dans certaines préfectures du pays. C’est pourquoi, selon le préfet, Hassane Sanoussy Camara, il est urgent que la préfecture de Koundara soit subventionnée en riz par le gouvernement guinéen. Et, le plutôt serait le mieux pour sauver la population locale d’une famine qui se dessine déjà à l’horizon.

SOS donc pour la préfecture de Koundara.

De Labé, Alpha Boubacar DIALLO pour Guineematin.com

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