La presse guinéenne en danger : Moussa Iboun Conté dénonce

Le torchon brûle depuis un certain temps entre les médias privés guinéens et le président Alpha Condé. La goutte qui a fait déborder le vase est la fermeture de la radio BTA FM et le brouillage des signaux du groupe Gangan. Une situation qui suscite de nombreuses réactions. C’est le cas du journaliste Moussa Iboun Conté, qui parle d’un « environnement de plus en plus hostile à la pratique du journalisme en Guinée ». Notre confrère l’a dit dans une déclaration rendue publique ce mardi 28 novembre 2017, a appris Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Dans cette déclaration, Moussa Iboun Conté n’occulte pas le caractère étonnant et illégal de la décision du président Alpha Condé. « La dernière mutation intervenue dans le paysage médiatique guinéen suscite de grosse frayeur au sein de l’opinion nationale au regard de l’instruction présidentielle relative à la fermeture de toute radio et télévision qui feraient passer les propos du secrétaire général adjoint du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), Aboubacar Soumah. Ceci est contraire aux idéaux et principes, droits et devoirs établis dans la Charte de l’Organisation des Nations Unies, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, les conventions et pactes internationaux relatifs aux Droits de l’Homme, la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, le traité révisé de la CEDEAO et ses protocoles sur la démocratie et la bonne gouvernance que la République de Guinée à ratifiés ».

Ensuite, monsieur Conté ajoute cette instruction du président Alpha Condé est « en contradiction avec les dispositions des articles 7, 22 et 35 de la Constitution. Le législateur guinéen a, en outre, envisagé les conditions d’ouverture et de fermeture des radios et télévisions ».

Malgré cette situation pour le moins compliquée pour les journalistes qui exercent leur métier « dans un environnement de plus en plus hostile », Iboun Conté pense qu’il « appartient à chacun (pouvoirs publics, médias et citoyens) de faire valoir ces dispositions constitutionnelles et réglementaires en vigueur en Guinée en vue de contribuer de manière efficace et efficiente au meilleur ancrage de la démocratie et de l’Eta de Droit en République de Guinée ».

Par ailleurs, Moussa Iboun Conté estime que « malgré tout, l’amorce d’un partenariat structuré et responsable entre la présidence de la République et les médias privés doit se maintenir et se pérenniser dans le respect des dispositions constitutionnelles et des lois de la République ».

Ainsi, note confrère soutient que « les actes du ministre d’Etat, conseiller personnel du président de la République, Tibou Kamara, s’inscrivent en droite ligne de ce souci républicain. C’est ainsi qu’il convie tous les médias à suspendre toute initiative allant dans le sens de braver l’autorité de l’Etat jusqu’à son retour au pays pour aplanir les divergences entre les médias et l’Eta ».

Propos recueillis par Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tel 628 17 99 17

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