Corruption : la Guinée veut intensifier la lutte contre le fléau

Classée parmi les pays très corrompus au monde, la Guinée entend inverser cette tendance. C’est dans ce cadre que notre pays vient de se doter d’une loi Anti-Corruption, la première de son histoire. Cette nouvelle loi a été présentée de façon liminaire à la presse ce jeudi par l’Agence nationale de lutte contre la corruption (ANLC).

C’est la première fois de son histoire que la Guinée se dote d’une loi anti-corruption. Selon Ibrahima Mouhidine Diané, chef du bureau réception des plaintes à l’Agence nationale de lutte contre la corruption, « C’est un outil extrêmement important pour la République de Guinée. Un outil qui permet au pays de lutter désormais plus efficacement contre la corruption ». A travers cette loi, les autorités guinéennes se donnent pour mission de réguler la gouvernance du pays en réduisant au maximum la corruption. « Quand on réduit la corruption maintenant on assume la bonne gouvernance » a déclaré Elhadj Mounir Sylla, conseillé du Premier-ministre à l’occasion de la présentation de cette loi à la presse.

La loi anti-corruption prévoit entre autres, la dénonciation des cas de corruption, la réception et le traitement des plaintes ou encore la protection des lanceurs d’alertes, dénonciateurs, repentis, témoins experts et victimes de corruption ou d’infractions assimilées ainsi que les membres de leurs familles. Sont prévus également le gèle, des perquisitions, de la saisie et de la confiscation des produits de la corruption mais aussi des modalités de leur administration.

La presse, élément important de la loi anti-corruption  

L’un des passages marquants de la nouvelle loi anti-corruption, c’est la place donnée au travail de la presse. « Les dénonciations des cas de corruption faites par la presse sont des révélations crédibles, susceptibles d’être évaluées ou vérifiées », article 64 de la loi. Cette disposition indique que l’agence nationale de lutte contre la corruption doit suivre la presse et ouvrir une enquête aussitôt qu’une révélation de corruption est faite par la presse. La loi précise aussi qu’aucun média ne peut faire l’objet de censure ni d’interdiction encore moins de poursuites, pour avoir révélé des pratiques de corruption preuves à l’appui.    

Cette loi a été mise en chantier depuis 2005. Elle a été achevée et soumise à l’Assemblée nationale qui l’a adoptée en juillet 2017 et promulguée en août de la même année.  

A rappeler que selon le rapport 2016 de Transparency international sur l’indice de perception de la corruption, la Guinée est le 142ème pays le plus corrompu au monde et le 29ème en Afrique sur 167 Etats évalués. Un classement très peu honorable pour notre pays, qui vante régulièrement ses réformes en matière de lutte contre la corruption.

Mamadou Alpha Diallo pour Guineematin.com

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