Exclusif : licenciement collectif en cours de plus de 1 500 travailleurs de la société Forêt Forte à N’zérékoré

La nouvelle fait froid dans le dos à N’zérékoré. La société Forêt forte décide d’arrêter ses activités dans la région. Ce qui du coup amène plus de mille cinq cent personnes au chômage, a appris Guineematin.com de certains travailleurs.Ce n’est pas une rumeur encore moins une simple menace ! La société forêt Forte implantée à N’zérékoré depuis 2002 et spécialisée dans l’exploitation et la transformation industrielle du bois est bien sur le point de plier bagages.
La faute à la non mise en œuvre de la convention signée avec l’Etat en 2002 et ratifiée par l’Assemblée nationale ; des taxes « très élevées » imposées par l’État guinéen à travers l’arrêté conjoint de septembre 2016 avec une augmentation de quatre pour cent (400 %) ; et, les multiples grèves des travailleurs avec comme paroxysme le débrayage de juin 2017. Ce sont les raisons invoquées par la direction de la société pour expliquer la fermeture de l’entreprise et la procédure de licenciement collectif de l’ensemble du personnel.

Première conséquence de cette décision, les 1 500 et quelques travailleurs de la société vont perdre leur emploi. Une triste nouvelle pour ces derniers, qui plaident pour une solution alternative. « Nous les travailleurs, on n’est pas d’accord avec cette décision. On l’a dit même à l’inspection générale du travail, parce que cela ne nous arrange pas du tout. Nous nous préférons nous mettre aux cotés du PDG pour trouver des solutions adéquates pour ne pas que cette entité industrielle soit fermée. Imaginez vous quand plus de 1.500 personnes se retrouvent en même temps au chômage alors que chaque travailleur a une dizaine de personnes au moins a nourrir ; donc, vous imaginez les conséquences… », a confié à Guineematin.com monsieur Lamah Nèma Charles, président de la délégation syndicale des travailleurs de Forêt Forte.

Monsieur Charles d’ajouter qu’une délégation du syndicat est allée rencontrer les autorités de N’zérékoré avec un mémorandum contenant des solutions de sortie de crise. Elle s’est ensuite rendue à Conakry pour rencontrer le chef personnel de la compagnie à laquelle appartient Forêt Forte sans pour autant trouver une issue favorable.
Pour l’heure, les travailleurs de la société sont partagés entre inquiétude et interrogation. Mais, ces sentiments vont au-delà même des employés menacés de licenciement.

Le président de la délégation spéciale de Samoé, la commune rurale où est basée l’entreprise Forêt Forte semble aussi bien s’inquiéter de la situation. « C’est inquiétant parce que après la fermeture des sociétés minières, c’est la seule société qui emploie plus de 1.500 personnes. Donc, sa fermeture va certainement favoriser un climat de précarité et d’insécurité ici. Lorsque les gens perdront leur emploi, certains se livreront a du n’importe quoi ; et, ça c’est vraiment inquiétant », a déclaré Koly Daniel Théa. La préoccupation semble donc être générale dans la région de N’zérékoré.

C’est pourquoi d’ailleurs le nouveau préfet de N’zérékoré en a fait sa priorité numéro 1, à encore Elhadj Sory Sanoh. « C’est le 16 novembre 2017 que j’ai pris service. Je me suis rendu juste après à Conakry pour une mission d’une semaine. Mais, avant de partir, on m’avait parlé de la fermeture en vue de cette société. Arrivé donc à Conakry, j’ai rencontré le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation et madame la ministre de l’Environnement, mais aussi le patron de la société Forêt Forte pour discuter avec eux afin que des dispositions soient prises pour éviter qu’on se retrouve avec 1.500 et quelques chômeurs en plus de ceux que nous avons déjà. Bon ! On m’a rassuré que des dispositions sont en train d’être prises pour que la convention établie entre l’État et la société soit respectée par les deux parties. Alors, j’ai bon espoir au terme de ces entretiens avec ces différentes personnalités concernées par le problème, que nous trouveront une solution meilleure ».

Une assurance qui va peut-être redonner un peu d’espoir aux travailleurs sous le coup d’un licenciement collectif, pourvue qu’elle devienne une réalité.

A en croire certaines informations, il y a déjà 422 travailleurs pour lesquels il y a eu notification de licenciement.

La rédaction de Guineematin.com

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