Remous sociaux à Boké : le CPD accuse des journalistes et « certaines sociétés minières »

« C’est Bassékou et son groupe (Amadou Camara, Fodé Oumar Camara et Abdoulaye Keita) qui sont à la base des remous sociaux vécus dans la commune urbaine. Mais, nous sommes obligés de les freiner dans leur élan destructif. Ce sont les sociétés minières qui leur donnent de l’argent pour qu’ils nous insultent à la radio et faire leur promotion pendant qu’elles exploitent notre sol n’importe comment… », a dit Djohn Coumbassa, membre du conseil préfectoral de développement (CPD).

Ainsi, Abdoulaye Keita a été menacé par Monsieur John Coumbassa, membre du conseil préfectoral de développement (CPD), au bureau de ce dernier à la préfecture de Boké, hier, jeudi 07 décembre 2017, a appris Guineematin.com de la victime.

Rencontré dans les locaux de la radio Espace Kakandé, Abdoulaye Keita, animateur principal de l’émission « Mines et développement  » à la radio Espace Kakandé, s’est confié à Guineematin. « Monsieur Djohn Coumbassa a proféré des injures à mon égard en me traitant de malhonnête, d’incapable, de tous les noms d’oiseaux. Il n’a pas hésité de dire publiquement que s’il entend dans ma bouche parler du CPD, il va me descendre sur tous les plans »…

Ci-dessous et sans commentaire, Abdoulaye Keita explique comment il a été menacé par ce membre du conseil préfectoral de développement (CPD) :

Abdoulaye Keita

« Le CPD occupe une place de choix dans le développement local. Mais, le CPD intègre un certain nombre de responsabilité dans le cadre de ce développement. Dans mon émission « Mines et développement » à Espace, il se trouve que des fois nous traitons des questions liées au CPD et dans la globalité, nous ne disons pas toujours de ce qu’ils veulent entendre. Lorsque je fais mes analyses personnellement et- je le réitère ici- le CPD depuis sa mise en place à Boké ici, a posé assez d’actes ; mais, malheureusement, ce sont des actes que je trouve insuffisants par rapport au tâches qu’ils auraient dû faire en terme de développement. Le CPD a une mission claire qui aurait dû être efficace. Malheureusement, pour des raisons d’incapacité de coordination et de gestion de la structure, le CPD n’arrive pas à permettre à Boké d’avoir son dû dans le cadre de l’exploitation minière. Alors, c’est ce que je dénonce dans les différentes émissions. Et, le dernier cas en date du dimanche dernier dans l’émission « l’info à l’état brut » qu’on a réalisée avec Akoumba Diallo où on a traité la question du FODEL (fonds de développement économique local), qui a été institué pour permettre aux préfectures minières par excellence de bénéficier des retombées de l’exploitation minière. Il se trouve que dans l’un des articles de constitution du fonctionnement du FODEL, il est stipulé que les CPD sont chargés du suivi et du contrôle de l’efficacité des actions du FODEL. Alors, en tant que journaliste, analyste, je me suis posé tant de questions quant à l’efficacité même du FODEL puisque le CPD chargé de faire le suivi et du contrôle de l’efficacité de ses actions, lui-même fonctionne mal. Cela a été très mal interprété et très mal compris par les membres du CPD. J’ai été victime d’attaques verbales de la part du président du CPD monsieur Mamadouba Coumbassa, en premier lieu, qui estime que nous ne faisons pas suffisamment leur promotion et ce n’est pas mon rôle de promouvoir la médiocrité. Et, deuxièmement, je suis allé ce matin à la préfecture dans l’intention de faire une enquête sur le problème qu’il y a au niveau de GAC (Global Alumina Corporation) et j’ai aperçu dans le bureau de Monsieur Djohn Coumbassa qui fait office de membre influent du CPD, je suis rentré serrer la main à tout le monde dans la courtoisie et il m’a interpellé comme quoi il veut échanger avec moi. je l’ai dit de m’excuser parce que je prépare une émission après laquelle je viendrai lui rencontrer. Il n’a pas daigné comprendre ça. Il a automatiquement commencé à proférer des injures à mon égard en me traitant de malhonnête, d’incapable et de tous les noms d’oiseaux et des menaces.

Abdoulaye Keita

Alors, je me sens vraiment menacé, lorsqu’un homme qui se réclame fils de Boké parce que c’est leur terme, qui est dans toutes les sauces aujourd’hui à Boké, se permet de dire publiquement à un journaliste que le jour où j’entends dans ta bouche parler du CPD comme tu en as l’habitude, je vais te descendre et sur tous les plans… Il convient de dire que j’ai parfaitement peur. Je n’ai pas d’armes pour me défendre… Le travail que je fais et je pense le faire de la façon la plus honnête possible. Donc, je réitère que je suis vraiment menacé par Monsieur Djohn Coumbassa qui n’hésite pas.

Seulement, je suis rassuré d’une chose, mon travail, je le ferai ; et, aujourd’hui même, dans mon émission, je sortirai un autre aspect du CPD qui est négatif à Boké. Il est allé jusqu’à dire que nous sommes contre le CPD ! Mais, pourquoi ? Je suis contre ce mot. Ce qui est vrai est que le CPD a fait presque 4 ans de service ; mais, le résultat est nul. C’est à eux de me prouver le contraire. Je les ai invités mille fois dans mon émission, ils refusent de venir et ils veulent qu’on défende ici un bilan qui n’existe pas.

Donc, je prends à témoin les autorités, l’opinion nationale et internationale, ma hiérarchie et l’ensemble de la corporation, que je suis menacé par Monsieur Djohn Coumbassa qui a juré de me descendre. Je ne serais pas étonné d’être descendu ; mais, qu’il sache que je ne resterai pas bras croisés. S’il persiste, je vais porter plainte à la justice », a promis le journaliste Abdoulaye Keita, qui ne prend pas à la légère les menaces proférées à son encontre.

La part de vérité de John Coumbassa

Egalement interrogé à son tour à son bureau de contrôleur financier à la préfecture par Guineematin.com, monsieur Djohn Coumbassa qui est accusé d’avoir menacé, n’a pas tourné autour du pot. Il confirme, persiste et signe : « il a eu la chance à cause de mon handicap physique, je n’ai pas pu me lever vite, j’allais me jeter sur lui et c’était fini pour lui si je l’atteignais. Je l’ai insulté à cause de son comportement et sa malhonnêteté. Abdoulaye Keita est qui pour nous diffamer dans les radios. Mais, s’il ne fait pas attention, je vais le faire sortir de Boké sans même le toucher, je le jure », a dit monsieur Coumbassa.

En plus d’Abdoulaye Keita, ce membre influent du CPD accuse les journalistes Bassékou Amirou Dramé (directeur de la radio Espace Kakandé), Amadou Camara de la radio rurale et Fodé Oumar Camara, d’être à la base de tous les récents remous sociaux vécus à Boké. Monsieur Djohn Coumbassa les accuse également de complicité avec les sociétés minières qui, selon lui, leur donnent de l’argent pour critiquer le CPD et faire leur promotion.

« C’est Bassékou et son groupe, Amadou Camara, Fodé Oumar Camara et Abdoulaye Keita qui sont à la base des remous sociaux vécus dans la commune urbaine. Mais, nous sommes obligés de les freiner dans leur élan destructif. Ce sont les sociétés minières qui leur donnent de l’argent pour qu’ils nous insultent à la radio et faire leur promotion pendant qu’elles exploitent notre sol n’importe comment. Ils nous rabaissent, ils nous insultent et ils nous empêchent de communiquer dans leur radio », a-t-il accusé.

De Boké, Mamadou Diouldé Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 622 671 242

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