Violences basées sur le genre : des acteurs des droits de l’Homme en concertation

Dans la matinée de ce mardi, 12 décembre 2017, la conférence régionale de promotion des lignes directrices de la lutte contre les violences sexuelles et leurs conséquences en Afrique s’est ouvert à Conakry. C’était en présence de président de l’OGDH, Abdoul Gadiry Diallo ; de la vice-présidente de la FIDH, madame Hafidha Chekir ; du chef de la délégation de l’Union Européenne, Gerardus GIELEN ; de la rapporteuse spéciale de la commission africaine des droits de l’Homme (CADHP) ; madame Lucy Asuagbor ; de la conseillère du ministre de justice, madame Hadja Souadou Diallo, ainsi que plusieurs responsables des ONG, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui a assisté à la rencontre.

Abdoul Gadiry Diallo

Dans son discours de bienvenue, Abdoul Gadiry Diallo a expliqué que l’objectif de la rencontre à Conakry est de parler des lignes directrices qui portent sur les violences basées sur le genre. « Qui mieux que la Guinée, la RDC, la Centrafrique, la Côte d’Ivoire à un certain moment, le Mali ou encore l’Afrique du Sud et ailleurs pourrait être intéressé par cette question compte tenu d’un passé récent que ces pays ont connu en terme de violence basée sur le genre ? », s’est interrogé le président de l’OGDH, avant de souhaiter la bienvenue aux participants.

« Je connais le combat mené pour l’obtention des lignes directrices de la lutte contre les violences basées sur le genre depuis la mise en place du groupe de travail jusqu’à l’adoption du document par la commission. C’est pourquoi, je salue tous les acteurs impliqués dans le processus et notamment ceux qui ont porté leur choix sur la Guinée pour abriter cette rencontre d’aujourd’hui », a ajouté Abdoul Gadiry Diallo.

De son côté, madame Hafidha Chekir, vice-présidente de la FIDH, également membre du bureau exécutif de l’association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) a dit que le texte appelé « lignes directrices » constitue pour l’Afrique un instrument majeur à partir duquel, les Etats membres de l’UA et les acteurs impliqués dans la lutte contre les violences sexuelles pourront accroître leurs efforts en vue d’éradiquer ce fléau.

Pour madame Hadidha Chekir, les panélistes doivent réfléchir sur des mesures concrètes devant favoriser la mise en œuvre de ce texte et des recommandations qui vont suivre. « Nous reconnaissons que de nombreuses actions ont été entreprises à travers l’Afrique pour lutter contre ces violences sexuelles et leurs conséquences ; mais, nous souhaitons aujourd’hui déterminer où se situent nos limites et réfléchir aux moyens de les surmonter », a-t-elle souhaité.

Gerardus Gielen

Le chef de la délégation de l’Union Européenne, Gerardus Gielen a, quant à lui, rappelé que les violences sexuelles constituent un fléau mondial. « Le continent africain et la Guinée ne sont guère épargnés : mariages précoces et forcés, violences conjugales, mutilations génitales féminines, viols, discriminations verbales sont des réalités qui frappent beaucoup de femmes et filles dans leur quotidien », dit-il.

Pour le diplomate, l’UE se bat contre ces fléaux aux côtés du gouvernement guinéen et de la société civile nationale et internationale. « En Guinée, depuis 2011, la délégation de l’Union Européenne appuie la FIDH et ses partenaires de la société civile, OGDH, MDT et la Plateforme des associations des victimes pour accompagner au mieux, non seulement les victimes de violences sexuelles perpétrées au stade de Conakry le 28 septembre 2009, mais également d’autres femmes victimes de violences et de discriminations », a ajouté Gerardus GIELEN.

Lucy Asuagbor

Prenant la parole, madame Lucy Asuagbor, rapporteuse spéciale de la commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) a informé que les lignes directrices sur la lutte contre les violences sexuelles et leurs conséquences en Afrique ont été adoptées par la commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, au cours de sa 60ème session ordinaire tenue à Niamey, au Niger, du 08 au 22 mai 2017. « Ces lignes ont pour ambition de guider et d’accompagner les Etats membres de l’UA dans la mise en œuvre effective de leurs engagements et obligations en matière de lutte contre les violences sexuelles et leurs conséquences ».

Hadja Souadou Diallo

Dans son discours d’ouverture de la conférence, madame Hadja Souadou Diallo, conseillère du ministre guinéen de la Justice a, au nom de son ministre, remercié les participants à la rencontre avant de réaffirmer l’engagement du gouvernement guinéen à accompagner les initiatives visant à lutter contre les violences sexuelles. « La présence de tous ces acteurs à ce rendez-vous démontre qu’il s’agit d’un combat collectif. Les autorités guinéennes sont engagées depuis des nombreuses années dans ce combat au travers la réforme de la justice entreprise en 2014 et notamment la modernisation des principaux textes de loi, mais également les efforts engagés pour rapprocher les justifiables, notamment les femmes du service public de la justice, etc. »

Mamadou Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél. : 622 68 00 41

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