Cour d’Appel de Conakry : un trafiquant de trophées d’animaux sauvages protégés condamné

Par Fatou Kourouma de GALP : Condamné à 6 mois de prison ferme en premier ressort pour les délits de détention, circulation et commercialisation de trophées d’espèces animales intégralement protégées, M. Alpha Alimou Doumbouya vient d’être situé sur son sort ce mercredi 13 décembre 2017 par la Cour d’Appel de Conakry.

Contrairement à la décision rendue en première instance, M. Doumbouya a été condamné au temps mis et sur l’action civile, au paiement de 10.000.000 GNF à titre de dommages et intérêts au Ministère de l’Environnement des Eaux et Forêts.

Pour rappel M. Alpha Alimou Doumbouya avait été mis aux arrêts le 29 août 2017 en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation d’une peau entière de panthère et de deux peaux tannées de crocodile, trophées d’espèces animales intégralement protégées par le code de faune et règlementation de la chasse mais aussi par la Convention de Washington. L’opération avait été conduite par les agents du Corps des Conservateurs de la Nature grâce au soutien du projet Eagle-Guinée, partenaire de l’Etat dans la lutte contre la criminalité faunique.

Reconnu coupable des faits mis à sa charge par le tribunal de première instance (TPI) de Dixinn, il a écopé 6 mois de prison ferme et 90.000 GNF comme amende. Sur l’action civile, le tribunal lui a condamné au paiement d’un montant de 25.000.000 GNF à titre de dommages et intérêts au Ministère de l’Environnement et Eaux et Forêts. Par la voix de son avocat, l’Appel a été interjeté auprès de la Cour d’Appel de Conakry pour une éventuelle analyse de la décision.

C’est justement dans ce cadre que la Cour d’Appel a entendu le prévenu Alpha Alimou Doumbouya ce mercredi 13 décembre 2017. Au cours de cette audience, la Cour d’Appel a reconnu coupable le prévenu Doumbouya des faits mis à sa charge. Pour la répression, elle condamne Alpha Alimou Doumbouya au temps mis. Sur l’action civile, il est sommé de payer un montant de 10.000.000 GNF à titre de dommages et intérêts à l’Etat via son Ministère de l’Environnement des Eaux et forêts. Cela contrairement à la décision rendue en première instance où il devait payer un montant de 25.000.000 GNF à titre de dommages et intérêts.

Cette autre décision vient une fois de plus relancer le débat sur l’engagement tant souhaité des autorités judiciaires guinéennes en matière de lutte contre la criminalité faunique. Selon nos informations, la lutte contre le trafic de faune incombe en grande partie la Justice qui est celle qui finalise les actions entreprises sur le terrain par les acteurs impliqués. Cela en infligeant aux trafiquants présentés devant les tribunaux des peines dissuasives de nature à décourager les autres trafiquants et leur bande de complice à l’échelle internationale.

Pour mémoire, la Guinée a été reconnue comme une plaque tournante de la criminalité faunique en Afrique de l’Ouest ayant comme conséquence, sa suspension auprès de la Convention CITES en mars 2013. Une suspension qui n’est toujours pas levée malgré quelques avancées enregistrées ces 4 dernières années par le Gouvernement et les partenaires.

Il faut rappeler que le trafic d’espèces est un crime transnational. Il représente le 4 ème crime mondial, amassant plus de 20 milliards de dollars chaque année.

Fatou Kourouma de GALP

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