Conakry : le gouvernement engage la 2ème phase d’indemnisation des déguerpis de Kobaya, Wareyah et Lambanyi

Dans le cadre de la modernisation de la ville de Conakry, le gouvernement guinéen a mis en œuvre, depuis mai 2014, un projet de construction de logements sociaux. Pour matérialiser cet ambitieux projet présidentiel, le ministère de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, avec l’appui financier de Mar Grandioso, la société chinoise bénéficiaire du marché, a procédé ce vendredi 15 décembre 2017, à la deuxième phase d’indemnisation des familles dont les terres ont été retirées. C’était en présence des responsables de la société, des représentants du chef de l’Etat, du Premier ministre, du Haut commandant de la Gendarmerie nationale, des élus locaux et des propriétaires terriens, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Cette séance d’indemnisation concerne plus de 2 000 personnes vivants dans les quartiers de Cobaya, Wareyah et de Lambanyi, dans la commune de Ratoma.

Mohamed Maama Camara

Dans son discours, monsieur Mohamed Maama Camara, secrétaire général du ministère de la Ville, a expliqué que le processus d’indemnisation a connu une amélioration. « Il y a déjà eu une première opération d’indemnisation qui s’est passée sur le montant de 3 745 (trois mille sept cent quarante-cinq) francs par mètre carré rizicole. C’est ce montant que les premiers bénéficiaires ont eu. Après, l’indemnisation s’est arrêtée, les négociations ont commencé et en fin de compte ce montant de 3 745 francs a été doublé. Nous sommes passés de 3 745 à 7 490. C’est-à-dire 100% d’augmentation. Ça veut dire que les premiers citoyens qui ont été indemnisés à hauteur de 3 745 seront rappelés pour prendre le même montant, parce qu’ils ont bénéficiés d’indemnisation auparavant ».

Lamine Soumah

Lamine Soumah, porte-parole des propriétaires recasés, a reconnu qu’il y avait eu des premiers recensements en mai 2014. Mais, selon lui, ces négociations avaient duré près de deux (2) années à cause du manque d’accord sur les sommes préalablement fixés par les autorités. « Les autorités ont réussi à nous faire revenir sur la table de négociation, c’est parce que tout simplement en qualité d’autochtones de Conakry, nous sommes très soucieux par rapport au problème de logements sociaux en Guinée. Et, cette partie de Conakry est effectivement une plaine rizicole où il y a de la place. A partir du moment où ils nous ont proposé la construction des logements sociaux pour que les guinéens logent de façon digne, on n’a pas hésité une seule seconde. Le chiffre de 7 490, on l’a trouvé minime, parce que jusqu’à présent il y a encore des personnes qui s’élèvent contre. Mais, nous leur avons dit qu’à partir du moment où c’est un bien commun qui va servir les guinéens d’aujourd’hui et ceux de demain, il n y a pas de raison qu’on tire trop sur la ficelle », a-t-il fait remarquer.

Cependant, malgré le fait qu’ils aient accepté cette somme, le représentant de propriétaires recasés exige « qu’un protocole d’accord soit signé entre la société immobilière et la communauté. Parce que ce territoire-là, il regorge des personnes qui maîtrisent des métiers. Nous préférons que ceux-là d’abord soient les premiers bénéficiaires. Si c’est des maçons, des plombiers, des carreleurs, qu’ils soient les premiers bénéficiaires en compensation évidemment de ce qu’ils n’ont pas gagné en amont », a-t-il souhaité.

Harouna Bérété, représentant du Premier ministre et président de la commission d’indemnisation, a rappelé le travail qui reste à faire. « Nous avons la lourde mission d’appliquer cette indemnisation. Donc, je ne saurais passé sur ça sans faire un répertoire de notre mission qui semble être encore plus délicate à savoir : nous assurer de l’exactitude de l’expertise effectuée par la commission technique d’évaluation ; contrôler l’existence physique des bénéficiaires ; vérifier la conformité des droits de propriété sur les biens, immeubles affectés ; comparer les superficies ayant fait l’objet de l’évaluation et celles indiquées dans les documents de propreté ; dresser les registres de paiements effectués ; assurer toutes les autres diligences requises pour la bonne exécution des procédures de paiement », a-t-il expliqué.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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