Départ de l’UFC de l’opposition républicaine : Aboubacar Sylla en donne les raisons

L’Union des Forces du Changement (UFC) a tenu son assemblée générale hebdomadaire ce samedi 16 décembre 2017 à son siège national à Taouyah, dans la commune de Ratoma. Au cours de cette rencontre, le président Aboubacar Sylla a fait comprendre à ses militants que l’UFC n’est plus dans l’opposition républicaine, et par conséquent il n’est plus porte-parole de l’opposition, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Aboubacar Sylla a longuement expliqué les raisons qui ont poussé l’UFC de se retirer de l’opposition républicaine. « L’opposition Républicaine, qui est en réalité l’opposition parlementaire, a décidé d’adopter avec la mouvance présidentielle le budget de l’Etat, la loi de finances 2018. Donc, on ne peut pas être de l’opposition et être d’accord sur toutes les politiques sectorielles du gouvernement, être d’accord sur la politique de développement, sur la politique d’investissement, sur la politique sociale, judiciaire, sécuritaire, de transport public, bref sur toutes les politiques sectorielles du gouvernement. Deuxièmement, nous avons décidé en plénière de l’opposition républicaine, il y a au moins deux mois, nous avons soutenu qu’il fallait qu’on suspende notre participation au comité de suivi de l’accord du 12 octobre 2016. Parce que nous avons dit qu’au moment où on tenait cette plénière cet accord patinait. Nous avons difficilement obtenu au niveau de la plénière de l’opposition républicaine parce que l’UFDG s’opposait qu’on suspende notre participation à ce comité et qu’on ne revienne que lorsque les conditions de son fonctionnement normal est réuni. Nous nous sommes mis d’accord, en tant que porte parole de l’opposition républicaine je suis descendu avec mes confrères rencontré les journalistes. J’ai rendu compte publiquement qu’effectivement nous avons décidé de nous retirer pour le moment du comité de suivi. Vous avez suivi la télévision hier, j’ai vu le compte rendu des travaux du comité de suivi. Ce compte rendu a été fait par deux députés de l’UFDG seul qui ont repris leur participation aux travaux de comité de suivi sans qu’il y ait une plénière de l’opposition républicaine. Qu’il soit revenu sur cette décision consensuelle qui avait été prise, et en parlant la-bas au nom de toute l’opposition. Alors que je ne crois pas, quelque soit la force d’un parti politique, il ne peut se substituer tout seule à toute l’opposition sans se référer aux autres partis politiques », a-t-il expliqué.

Pour ces raisons, Aboubacar Sylla dira que « rien que cela justifie qu’on se retire d’une institution politique où on est devenu des faire-valoir, où des décisions sont prises totalement à notre insu et de manière contre-productive, et où surtout on se rend compte qu’il y a des agendas dont nous ne connaissons ni les tenants, ni les aboutissants. Donc, naïvement nous avons suivi pendant sept ans des personnes qui pour nous, incarnaient la vraie démocratie, qui incarnaient la lutte pour l’instauration en Guinée d’un régime de respect de droits de l’homme. On se rend compte aujourd’hui qu’il y a des agendas que nous ignorons, qu’il y a peut être même des deals secrets que nous ne connaissons pas et au nom desquels on est en train de nous traîner. Donc, nous avons dit que nous ne pouvons pas continuer comme ça d’être dans une opposition qui, pendant quatre années de législature, sans faire passer une seule résolution à plus forte raison qu’elle signe une proposition de loi à l’Assemblée Nationale. Donc, ça veut dire que c’est une opposition qui n’a pas suffisamment de productivité et qui ne peut pas nous permettre, nous de l’UFC, qui veut le changement dans ce pays, à faire en sorte effectivement que les choses changent… Nous, on ne peut pas rester dans une entité où règne la pensée unique. Alors, nous avons décidé en toute souveraineté, en toute responsabilité, de demeurer dans l’opposition plurielle, mais de quitter l’opposition républicaine. Et évidement, cela veut dire que je ne suis plus porte-parole de l’opposition républicaine dont mon parti n’est plus membre », a détaillé le député, élu pourtant sous la bannière de l’UFDG.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 654 416 922/664 413 227

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