Damanatang Camara à Aboubacar Soumah : « on ne peut pas faire du populisme et en même temps faire la loi »

Allons-nous vers une nouvelle crise dans le secteur éducatif en début d’année 2018 ? En tous les cas, c’est ce que laisse penser cette dernière sortie du ministre porte-parole du Gouvernement, Albert Damatang Camara. Invité de l’émission « Le Grand Débat » de la radio Tamata Fm, en partenariat avec Guineematin.com, ce samedi, 23 décembre 2017, le ministre guinéen du Travail et également Porte-Parole du Gouvernement a fustigé le comportement du syndicaliste Aboubacar Soumah et de son groupe. Alors même que monsieur Aboubacar Soumah a tenu une réunion du SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée) ce samedi pour exprimer sa déception face aux engagements non appliqués par le gouvernement et justement menacer…

Selon le Porte-Parole du Gouvernement, « le protocole est mis en œuvre comme il se doit, il n’y a aucun retard. Il se passe très bien. Nous continuons à discuter avec les syndicalistes sur les autres aspects qui n’étaient pas liés à la grille salariale. Aujourd’hui, nos relations avec les syndicalistes se sont normalisées et les négociations se poursuivent normalement. Nous continuerons à discuter à tout moment avec toutes organisations syndicalistes représentatives, comme la loi nous le confère. Il appartient aux syndicats de régler leurs affaires entre eux ».

Répondant aux inquiétudes du syndicaliste Aboubacar Soumah qui menace de reprendre les revendications au mois de février, Damantang Camara précise qu’il y a « une partie qui s’applique en fin décembre 2017 et l’autre en février 2018. On est dans le temps. Mais, il y a des choses claires ! Quand vous voulez créez une crise, vous posez à votre interlocuteur des revendications dont vous savez pertinemment ne peuvent pas être respectées. Quand vous dites qu’il faut payer 8 millions aux enseignants et que vous demandez en même temps que la grille salariale soit revalorisée à 40 %, vous demandez deux choses qui sont les mêmes et également antinomiques. Et, vous savez très bien, même qu’en l’état, ça ne peut pas être appliqué. Il faut être raisonnable à un moment donné. En tout cas, les engagements que nous avons pris avec les syndicats sont respectés et le seront jusqu’à la fin », soutient le ministre.

Pour Albert Damantang Camara, il y a une volonté du syndicaliste Aboubacar Soumah et son groupe de créer une crise. « La preuve est que toute la procédure qui devait amener à l’application de ce protocole, avant d’arriver à la grève, n’a pas été respectée. On n’a pas compris pourquoi on est arrivé là, sans avoir pris la peine de respecter les règles du BIT, les règles du code du travail, les droits de grève, les droits syndicaux. C’est des choses que monsieur Soumah connait parfaitement. On ne peut pas faire du populisme et en même temps faire la loi. Vous avez des pays ou les organisations ont pris en otage des pays entiers, posé des actes terroristes qui ont semé des troubles dans la nation entière. Mais, les gouvernements de ces pays n’ont jamais voulu négocier avec les organisations là. Tout simplement parce que ça sort de la loi et du cadre légal dans lequel les négociations doivent se faire ; et, ça donne l’opportunité à d’autre de faire exactement la même chose. Et, cela risque de mettre l’Etat à terre. Nous n’avons aucun problème pour négocier, à condition que ça se passe dans les conditions des règles établies », martèle le porte-parole du Gouvernement.

Abdoulaye Oumou Sow pour Guineematin.com

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