Bilan de l’UFDG en 2017 : Cellou Baldé (député de Labé) à Guineematin

A l’occasion de la fin d’année, un reporter de Guineematin.com a rencontré l’Honorable Cellou Baldé, député uninominal de l’UFDG à Labé sur le bilan de son parti en 2017, les préparatifs des élections locales ; mais également, la désignation du député Aboubacar Soumah, transfuse de l’UFDG comme tête de liste de la coalition RPG-UFR pour la mairie de Dixinn.

Décryptage !

Guineematin.com : Quel bilan faites-vous des activités de l’UFDG durant l’année 2017 qui s’achève ?

Hon. Cellou Baldé : C’est vraiment un sujet très vaste parce que l’UFGD est un grand parti qui mène beaucoup d’activités au quotidien, aussi bien au siège du parti, qu’au niveau des fédérations, des sections et des comités de base, de l’intérieur et de l’extérieur du pays.

Parlant de l’année 2017, en terme d’activités et de résultats, il faut commencer par la grande tournée effectuée par le président Cellou Dalein Diallo en Haute Guinée et en Guinée Forestière. Une tournée qui a permis de renforcer l’assise du parti à ce niveau et qui a permis au président de conférer avec les différentes catégories socioprofessionnelles de ces deux ragions. Cela a permis au président et au parti de mesurer le niveau de pauvreté et de misère dans lequel la gouvernance de monsieur Alpha Condé a plongé notre pays. La tournée a permis également au parti de gager le cœur des populations et de descendre au plus bas de l’échelle pour rencontrer le guinéen lambda. Le président Cellou Dalein Diallo a su les maux dont souffrent les populations de ces deux régions et quelles sont les solutions qu’il faille apporter. Ça été un succès parce qu’aujourd’hui, si nous parvenons à présenter des listes de candidatures pour les élections communales dans beaucoup de communes rurales de la Haute Guinée et de la Forêt, c’est suite à cette prise de contact et aux implantations réalisées pendant la tournée.

De l’autre côté, il faut parler de la mise en œuvre, tant soit peu, de quelques points de l’accord politique. Par exemple, pendant cette année 2017, nous avons eu un atelier de planification avec la CENI au cours duquel un chronogramme est sorti dans lequel une date technique pour les élections a été proposée. Pendant cette année 2017, la CENI qui avait refusé en 2016 de venir au niveau des rencontres du comité de suivi a bien voulu commencer à venir, discuter avec tous les acteurs concernés. Cela a permis de débloquer la situation et de faire avancer le point 2 de l’accord politique qui concerne l’organisation des élections communales dans notre pays. Aujourd’hui, il faut se réjouir parce que le Président de la République a pris un décret convoquant le corps électoral pour le 4 février 2018. C’est une élection pour laquelle nous nous sommes battus depuis 2010. Nous avons perdu plus de 84 jeunes au niveau de l’axe de la démocratie pour avoir des élections régulières, notamment les législatives et les élections locales. C’est l’un des bilans de l’UFDG aussi pendant l’année 2017.

Il y a également  le lancement de la manifestation d’intérêt par rapport au cabinet d’audit du fichier électoral dans notre pays. Ce processus également a été engagé. Sur le plan politique, l’UFDG, dans l’opposition républicaine, a participé aux forums régionaux organisés par le comité de suivi présidé par le ministre Boureima Condé, accompagné de l’ambassadeur des Etats-Unis en tant qu’observateur et soutien logistique qui a mis un aéronef de l’ambassade des Etats-Unis à notre disposition pour faire le tour des régions. Ça nous a permis de sensibiliser les acteurs locaux sur les enjeux et les défis de la mise en œuvre de l’accord politique ; mais aussi, d’expliquer les contours de l’accord, les péripéties du dialogue et l’importance liée à sa mise en œuvre.

L’autre fait marquant est que l’UFDG a été confrontée à beaucoup de problèmes au niveau des juridictions qui ont été créées par le pouvoir pour déstabiliser notre parti. Nous avons répondu par rapport à l’assassinat du journaliste Mohamed Koula Diallo dont je salue la mémoire et je demande au bon Dieu de lui accorder le paradis. Ce journaliste a été tué aux abords du siège de l’UFDG. Vous savez qu’il y a tout un montage politique autour de cette affaire. Aujourd’hui, l’UFDG est entrain de sortir grand au niveau de tous les dossiers dans lesquels nous avons des contentieux avec des tierces personnes ou avec certains partis de la place.

Au niveau de l’Assemblée nationale, nous avons pu voter le règlement intérieur. Il a fallut qu’il y ait des négociations et des discutions entre les groupes politiques au cours desquelles l’UFDG a pris une part très active. Nous avons pu recomposer les commissions techniques parlementaires qui sont passées de 12 à 14. Aujourd’hui, l’UFDG préside 4 commissions techniques parlementaires et assure les vice-présidences de certaines commissions. Au niveau du bureau également,  les vice-présidents sont passés de 4 à 7. Les postes de secrétaires sont passés de 4 à 6 ; et, à ce niveau, l’UFDG se retrouve également avec deux vice-présidents et 2 postes de secrétaires. Ce n’est pas facile de faire le bilan d’un grand parti comme le nôtre. Je suis un sectoriel. Je ne m’occupe pas du tout de l’UFDG ; mais, voila un peu, de façon ramassée, ce que je peux vous dire du bilan.

Guinnematin.com : Vous parlez d’un bilan positif. Maintenant, dites-nous ce qui n’a pas marché pendant cette année ?

Hon. Cellou Baldé : Quand je prends l’accord politique, sa mise en œuvre a beaucoup retardé. On devrait avoir les élections locales au mois de février 2017 ; mais, nous ne les auront qu’en 2018. C’est quelque chose à regretter. Nous avons perdu beaucoup de temps, assez de sacrifices. Nous, nous étions préparés pour affronter ces élections en février 2017 et elles n’ont pas eu lieu. Il y a aussi l’indemnisation des personnes victimes, handicapées ou décédées, des victimes des pillages lors des manifestations de 2013. Cela n’a pas été fait. C’est aussi un échec, même si nous sommes en train d’y travailler ; mais, par rapport au délai, il été prévu qu’au plus tard le 30 juin 2017, les indemnisations commencent de façon graduelle. On n’a pas obtenu. En termes de lutte contre l’impunité dans notre pays, l’UFDG en a fait un défi et nous avons posé la question au niveau du dialogue politique. Il y a un des points de l’accord politique qui concerne l’identification et la poursuite des auteurs et commanditaires des assassinats politiques lors des manifestations. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu un seul dossier ouvert devant les juridictions en dehors du dossier Kaly. C’est aussi un fait marquant parce que c’est la première fois que nous avons vu un policier ou un gendarme interpellé parce que c’est lui, dit-on, qui est le présumé auteur du tir fatal qui a atteint Thierno Hamidou Diallo, le 16 août 2016, à Bambéto. A ce niveau également, il y a un échec parce qu’à ce jour, il devrait y avoir un pool de juge d’instruction déjà constitué afin que le procureur de la République puisse mettre en mouvement l’action publique pour identifier les coupables et les commanditaires de ces assassinats.

Un autre point d’échec, c’est la mise en œuvre de la Haute Cour de justice. Depuis 2014, nous nous battons pour ça et jusqu’à présent la loi n’a pas été amendée, les éléments n’ont pas été désignés, alors que tous les ingrédients sont là : il y a l’Assemblée nationale, les députés, les magistrats de la Cour suprême.

La CENI également. Il était prévu que pendant les sessions budgétaires et des lois passées qu’on puisse voter une nouvelle loi pour une nouvelle CENI. Jusqu’à présent, rien n’en est. Il faut dire qu’il n’y a pas eu que de succès, il y a eu quelques ratées peut-être en termes de stratégie, de communication ; mais, il faut dire que le bilan positif est plus important que ces coups fourrés qui ont entaché la bonne marche des activités.

Guineematin.com : Dans l’introduction, vous avez parlez des élections. Et, nous nous acheminons vers les élections locales du 4 février prochain. Comment est-ce que l’UFDG se prépare pour affronter ces échéances  ? 

Hon. Cellou Baldé : Nous comptons les affronter avec une forte conviction de les gagner. Nous les affronterons dans la sérénité et avec une préparation qui est la nôtre comme d’habitude. Cette fois-ci, la particularité est que l’UFDG se battra avec toute son énergie pour empêcher la fraude électorale. Nous avons déployé de l’assistance technique dans les 55 fédérations de l’intérieur du pays. Nous avons suivi toutes les opérations de relocalisions et d’ajustements de la cartographie électorale. Nous avons déposé les dossiers de candidature. J’avoue que je n’ai pas toute la situation en main ; mais, l’UFDG a déposé des listes dans plus 90% des circonscriptions électorales de notre pays. A date, nous avons plus de 98% de nos dossiers déposés qui ont été validés et qui ont eu le quitus et la notification de validation de nos dossiers. Nous sommes en train de prendre des dispositions pour superviser les opérations de distribution des cartes électorales parce que tout le monde sait que par endroit on essaie toujours de diminuer 30% de l’électorat de l’UFDG en faisant la rétention des cartes électorales au niveau des commissions de distribution, des chefs des quartiers, des présidents des districts, des chefs des secteurs, etc. Cette fois-ci, nous en avons fait un point d’honneur, un défi à relever. Nous nous battrons au prix de notre vie pour que nos électeurs reçoivent leurs cartes afin de voter utile le 04 février 2018.

Guineematin.com : On a appris qu’il y a une coalition entre le RPG Arc-en-ciel et l’UFR à Dixinn où ils ont choisi le transfuse de l’UFDG, Aboubacar Soumah comme tête de liste. Est-ce que vous ne pensez pas que votre parti risque de perdre cette commune au lendemain du 04 février ? 

Hon. Cellou Baldé : Aboubacar Soumah sera enterré politiquement au lendemain des élections du 04 février 2018. Je crois que c’est la honte qui va le décimer au soir de ces élections. Les populations de Dixinn, dans leur diversité savent les sacrifices consentis par l’UFDG pour qu’Aboubacar Soumah soit député. Il a trahi la cause de l’UFDG en étant parlementaire. Je crois que maintenant, il devrait se gêner d’être député élu sur la bannière de l’UFDG et qui compétit pour les élections communales sous la bannière du RPG Arc-en-ciel. Mais, c’est le peuple qui est fort. Le peuple lui réserve le sort qui l’attend le soir du 04 février 2018.

Guineematin.com : Un dernier mot ?

Hon. Cellou Baldé : C’est de remercier le bon Dieu et de souhaiter une bonne et heureuse année à l’UFDG, à son président Elhadj Cellou Dalein Diallo. A l’ensemble des responsables, des militants et sympathisants du parti, mais également souhaiter une victoire à l’ensemble des listes de candidature de l’UFDG aux élections du 04 février 2018. Je souhaite également une très bonne et heureuse année à l’équipe de Guineematin.

Guineematin.com : Merci honorable !

Hon. Cellou Baldé : Merci à vous !

Interview réalisée et décryptée par Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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