Délestages électriques : voici les raisons, selon le ministre de l’Energie (Explications)

Devant les difficultés rencontrées dans la fourniture d’électricité, le département en charge de l’énergie et de l’hydraulique a conféré avec les médias à son siège ce lundi 8 janvier 2018. La démarche visait à expliquer les raisons des délestages et fixer les perspectives d’un ministère très critiqué ces derniers jours. Le ministre de l’Energie et de l’hydraulique, Cheikh Taliby Sylla était entouré de ses principaux collaborateurs et de l’administrateur général d’Electricité de Guinée (EDG), a constaté sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Cheikh Taliby Sylla a commencé par faire un rappel historique des différents barrages hydroélectriques réalisés en Guinée de la période coloniale à nos jours. Une manière de faire ressortir, selon le ministre, les nombreux efforts fournis, depuis bientôt une décennie, pour tenter de faire face à la forte demande en courant électrique.

Revenant sur les délestages qui caractérisent le réseau électrique en ce moment, le ministre de l’énergie a rappelé que la Guinée tire 70% de sa consommation d’énergie de l’hydraulique pour 30% de thermique.

Le Réseau Inter Connecté qui alimente Conakry et certaines préfectures de la Basse Côte et du Fouta est tributaire des conditions météorologiques. Pour le cas du barrage de Kaléta, qui du reste n’a pas une retenue d’eau, sa capacité se trouve aujourd’hui nettement réduite, surtout que la période d’étiage est venue cette année plus tôt que d’habitude.

« Je vais vous expliquer que Kaléta n’ayant pas une retenue, c’est-à-dire un réservoir d’accumulation de l’eau qu’on peut lâcher à volonté pour alimenter les groupes. (…) Le niveau d’eau à Kaléta est bien connu. Nous avons créé nous-mêmes un système métrique pour mieux mesurer le niveau d’eau et on n’a appelé système métrique de Konkouré (SMK). Ça, c’est notre création et on a fait les mesures pour caler Kaléta à 350 parce que c’est Garafiri qui est en amont de Kaléta sur le Konkouré. Le barrage Kaléta est à 110 mètres de la côte »,a expliqué Mr Sylla.
Pour ce qui est du thermique, le ministre dira que la capacité de production des centrales de Kaloum et de Kipé, ont une capacité de production de 100 mégawatts.

Toutefois, Cheikh Taliby Sylla a dénoncé le non payement des factures d’électricité par les clients. « Sur 100 clients, 50 sont clandestins. Sur les 50 clients facturés, seulement 40 payent leurs factures ». Une situation qui n’est pas de nature à faciliter la tâche à la guinéenne d’électricité (EDG) malgré la signature du contrat de gestion avec Véolia. Cette société française a été mise à contribution par le gouvernement pour une « bonne gouvernance » de l’entreprise.

« Les perspectives exactes qui se trouvent là, c’est la fourniture de carburant. Si les groupes là ont suffisamment de carburant et si tout le monde contribue aux efforts pour que l’EDG puisse avoir la trésorerie qu’il faut, il n’aurait pas cette perturbation que nous connaissons aujourd’hui », a-t-il fait remarquer.

En outre, le ministre de l’énergie a dénoncé le gaspillage du courant électrique, aujourd’hui ancré dans nos mœurs.

Dans son intervention, l’administrateur général d’EDG, Abendi Attou, a expliqué que 90 % des charges de la guinéenne d’électricité sont consacrés à l’achat du carburant. L’entreprise a des créances et, c’est l’Etat guinéen qui subventionne l’entreprise en vue de faire face aux difficultés.

Si les centrales thermiques de Kaloum 1et 2 (ex Tombo 1 et 2) sont fonctionnelles, les conférenciers ont précisé que Kaloum 3 verra le jour en fin janvier 2018, d’une capacité de 44 MW. Toute chose qui pourrait apporter une amélioration dans la desserte en électricité.

Dans le long terme, c’est l’interconnexion qui va se poursuivre et les barrages de Souapiti, et d’Amaria et d’ailleurs seront d’un apport inestimable dans les années à venir.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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