Massacre du 28 septembre : des recours contre le non-lieu en faveur du Général Mathurin et Cie

Général Mathurin Bangoura

C’est une information très surprenante pour les victimes et défenseurs des droits humains qui suivent le dossier des massacres du 28 septembre 2009. Selon nos informations, un non-lieu a été prononcé par le pool de juges d’instruction en faveur du général Mathurin Bangoura et de Bienvenu Lamah, deux accusés du massacre du 28 septembre parmi les hauts gradés de l’armée et membres de la junte militaire qui dirigeait la Guinée au moment des massacres survenus au stade de Conakry.

Alors que le ministre de la justice annonçait la fin de l’information judiciaire lors de sa dernière conférence de presse, bon nombre d’observateurs sont étonnés de l’ordonnance N007/17 en date du 29 décembre 2017, rendue par le pool des juges d’instruction.

Ce non lieu concerne le Général Marthurin Bangoura, actuel gouverneur de Conakry et ancien ministre des transports, du Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD) pendant le massacre de plus de cent cinquante guinéens au stade du 28 septembre et celui que certains appellent « l’homme de Kaléah », Bienvenu Lamah. Ce dernier était à la tête d’un groupe de jeunes, cranes rasés, accusés d’atrocités au stade avec « leurs couteaux ».

Comme un coup de tonnerre, le pool des juges d’instruction a prononcé un non lieu pour les deux officiers, estimant que les charges contre eux ne sont pas suffisantes pour comparaître devant le Tribunal de Première Instance de Dixinn.

Incompréhension des victimes qui interjettent appel !

Les parties civiles, constituées par Mamadou Bobo Bah et plusieurs autres, y compris des mis en cause, ont fait appel de cette ordonnance

Le 10 janvier 2018, sous le numéro 011 au greffe du TPI de Conakry 2, le chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo, également partie civile dans ce procès faisait appel de cette ordonnance du pool des juges d’instruction.

Le pool des juges d’instruction « contesté » également par les principaux accusés ?

L’ancien président du CNDD, Moussa Dadis Camara, Aboubacar Diakité (Toumba) et le colonel Moussa Tiégboro Camara, ont également interjeté appel.

D’abord, le 10 janvier 2018, le colonel Moussa Tiegboro Camara, par l’intermédiaire de ses avocats, a déposé un recours sous le Numéro 014 du greffe du TPI de Conakry 2.

Ensuite, le 11 janvier 2018, sous le numéro 017 du greffe du TPI de Conakry 2, Aboubacar Diakité (Toumba), principal mis en cause dans le dossier, a également déposé un recours.

Par ailleurs, nous apprenons également qu’ils seront treize dans le box des accusés pendant le procès qui doit se tenir normalement en cette année 2018.

L’autre surprise dans ce dossier est appelée Sekouba Konaté. L’ancien président de la transition et ministre de la défense à l’époque, donc responsable de la troupe, ne sera pas convoqué au tribunal dans ce dossier. Les juges d’instruction, disent ne pas connaître la filiation de Konaté. En conséquence, El Tigre ne sera finalement pas entendu par les juges d’instruction parce que l’information judiciaire est close.

Abdoulaye Oumou Sow pour Guineematin.com

Tel: (00224) 620848501

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