Affaire attaque du domicile du chef de l’Etat : pas de liberté provisoire pour Fatou Badiar, AOB et Cie

Mme Fatou Badiar Diallo

Comme annoncé précédemment sur Guineematin.com, le procès dans l’affaire de l’attaque du domicile privé du président Alpha Condé le 19 juillet 2011 a repris au tribunal de première instance de Dixinn. Après la cassation par la Cour Suprême de leur condamnation en première instance, le commandant Alpha Oumar Boffa Diallo « AOB », madame Fatou Badiar et Jean Guilavogui ont été appelé à la barre ce mardi 16 janvier 2018, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dès l’ouverture du procès, c’est la partie civile, représentée par Maitre Lamine Kamano, qui a introduit une « requête aux fins d’interprétation et de rectification » de l’arrêt rendu par la Cour Suprême. Le procureur, Sidy Souleymane Ndiaye, a appuyé cette demande, qui vise à casser partiellement l’arrêt de la cour d’Appel.

Commandant AOB

Une demande présentée comme « illégale et dilatoire » par les avocats de la défense. Selon eux, cette demande de sursis à statuer ne « repose sur aucune base légale », si l’on s’en tient aux nouvelles dispositions réglementaires. Profitant de cette brèche, les avocats de la défense vont demander à leur tour la mise en liberté des trois accusés qui sont détenus à la maison centrale de Coronthie depuis le 27 juillet 2011.

L’avocat de la partie civile et le procureur vont farouchement s’y opposer, arguant que la mise en liberté des trois accusés pourrait nuire à l’ordre public.

Au terme d’un débat très houleux entre les parties au procès, le juge Mangadouba Sow va suspendre la séance pour près d’une heure avant de se prononcer sur les deux requêtes.

Finalement, le juge Mangadouba Sow va ordonner le sursis à statuer tout en rejetant la mise en liberté des trois accusés.

Au terme de cette annonce, le collectif des avocats de la défense, par la voix de maitre Salifou Béavogui, a dit prendre acte de cette décision. « Nous prenons acte de la décision qui vient de rejeter notre énième demande de mise en liberté ainsi que notre demande de rejet de la demande de sursis à statuer qui avait été formulé par la partie civile. Nous pensons que c’est une décision qui n’est pas conforme à la loi. Le collectif va se retrouver et nous aviserons. Nous ne baisserons pas la garde », a dit maitre Béa.

Pour rappel, le commandant Alpha Oumar Boffa Diallo « AOB », madame Fatou Badiar et Jean Guilavogui sont poursuivis pour association de malfaiteurs, tentative d’assassinat, destruction d’édifices privés et mobiliers, attentat à la sûreté de l’Etat, détention illégale d’armes de guerre, détention et consommation de chanvre indien.

Dans un arrêt rendu le 27 mars 2017, la Cour Suprême guinéenne avait cassé et annulé la condamnation à de lourdes peines de prisons du commandant Alpha Oumar Boffa Diallo « AOB », madame Fatou Badiar Diallo et Cie, jugés pour l’attaque du domicile du président le 19 juillet 2011 au quartier Kipé, dans la commune de Ratoma.

Désormais, les yeux sont tournés vers la Cour Suprême qui doit statuer sur la requête aux fins d’interprétations de la partie civile.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tel 628 17 99 17

Facebook Comments Box