Conakry : « Pas de budget pour les maisons des jeunes »

La plupart des quartiers de Conakry disposent de maisons des jeunes. Des établissements placés sous la tutelle du ministère de la jeunesse et destinés à offrir aux jeunes des espaces appropriés de développement de leurs activités socio-éducatives, sportives et culturelles, mais aussi des formations pour renforcer leurs capacités. Mais certaines de ses structures rencontrent plusieurs difficultés dans leur fonctionnement, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les maisons des jeunes sont des structures qui abritent plusieurs types d’activités. C’est le cas de celle de Ratoma, l’une des plus grandes maisons de jeunes de Conakry, dirigée par Mamadou Saliou Sow. « Ici on mène quelques activités concernant la jeunesse de Ratoma par rapport à leur réinsertion socio-économique. Il y a également des activités sportives qui se tiennent ici, la répétition de certains groupes de danse, de théâtre, de percussion et des formations aussi qui se mènent ici. Les formations concernent entre autres l’apprentissage de la couture, la musique, mais aussi des activités liées à l’alphabétisation, la sensibilisation sur les maladies sexuellement transmissibles et sur le bien-être », a indiqué le directeur.

Il ajoute que les activités organisées par la maison des jeunes elle-même sont gratuites, tandis que celles organisées par des ONG et des particuliers sur place sont payantes, mais à bas prix. De l’argent qui permet selon monsieur Sow, d’entretenir la maison et de donner des primes pour encourager les travailleurs qui font presque du volontariat, puisque n’ayant pas de salaires.

La maison des jeunes de Ratoma offre également une connexion Wifi gratuite aux jeunes. Une initiative du ministère de la jeunesse mise en place dans l’ensemble des maisons des jeunes de la capitale. Mais contrairement à Ratoma, cette connexion wifi installée par le ministère de tutelle n’est plus fonctionnelle de nos jours à la maison des jeunes de Nongo. « On a fait 6 mois d’exploitation après ça s’est arrêté, on n’a plus de connexion. On a même écrit au ministère pour dire qu’on n’a plus le wifi depuis 4 à 5 mois mais on n’a pas eu de retour pour le moment. Ça a réduit la fréquentation de la maison des jeunes », nous a confiés Fodé Moussa Soumah, chargé de la programmation des activités de la maison des jeunes de Nongo.

Cet établissement dédié à la jeunesse mène tout de même plusieurs activités liées à la promotion des jeunes du quartier, selon Fodé Moussa Soumah : « Y a pas mal d’activités. Entre autres nous enregistrons des formations, des répétitions des groupes orchestraux, des réunions et d’autres activités d’ONG ». Notre interlocuteur se plaint aussi de la situation financière de la structure : « Y a pas de budget prévu pour les maisons des jeunes. Donc, c’est les recettes que ces maisons génèrent qu’elles utilisent pour leur fonctionnement. Une formation par exemple c’est à 300 mille, mais parfois on peut se retrouver à moins de 500 mille de recettes par mois, alors qu’on a 5 animateurs qui travaillent ici en plus du directeur. Mais nous notre objectif ici, c’est d’amener d’abord les jeunes à se familiariser à la maison des jeunes, enlever leurs activités dans les rues, dans les coins et les ramener dans la maison des jeunes », a-t-il précisé.

Fodé Moussa Soumah en profite donc pour interpeller les autorités sur les difficultés auxquelles la maison des jeunes est confrontée, parmi lesquelles, une insuffisance de matériels : « Au début on nous avait promis une sonorisation, on l’a pas eue et les chaises sont insuffisantes. On a quelques choses de 7O chaises alors que quand il y a des activités ici, parfois nous recevons des centaines de personnes. Donc nous souhaitons que l’Etat nous accompagne dans ce sens, mais aussi qu’on nous aide pour la prise en charge des animateurs qui travaillent pour la maison des jeunes », a sollicité le jeune homme.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

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