Pendaisons du 25 janvier 1971 : « tant que ces âmes-là ne sont pas apaisées, la Guinée ne s’en sortira pas »

Il y a de cela 47 ans que le régime de Sékou Touré pendait plusieurs d’illustres compatriotes au pont de Moussoudougou (ancien pont du 08 novembre). C’était dans la nuit du 25 janvier 1971. En prélude à la commémoration de ces douloureux événements, l’Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB) était devant les médias hier, mardi 23 janvier 2018, à la maison de la presse de Conakry, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Dans leurs différentes communications, les membres de l’Association des Victimes du Camp Boiro sont revenus longuement sur les exactions commises par le régime du PDG-RDA, parmi lesquelles, les pendaisons du 25 janvier 1991.

Prenant la parole, Boubacar Barry, membre de l’Association des Victimes du Camp Boiro, a demandé une fois encore aux autorités guinéennes de reconnaître le tort que le premier régime a causé, et de faire en sorte que justice soit rendue aux victimes. A défaut, il annonce d’autres recours prévus par l’AVCB.

« Si au bout de ce processus nous n’avons pas de satisfaction, nous avons la possibilité de saisir que ça soit la juridiction africaine ou des juridictions internationales. Par rapport à la traîtrise, je voudrais dire aux jeunes qui sont là pour leur mémoire, c’est que la République de Guinée a aujourd’hui dans des fausses communes, ou dans des charniers, plus de 90% des membres du premier gouvernement de la République de Guinée ; des membres de la première Assemblée nationale de la République de Guinée ; les officiers et les grands officiers fondateurs de la République de Guinée ; tous les pères fondateurs à partir de 1958 qui se sont retrouvés pour former l’armée, l’administration, la plupart sont dans des fausses communes jusqu’aujourd’hui. Alors, moi je considère que tant que ces âmes-là ne sont pas apaisées, ce pays-là ne s’en sortira pas », a prévenu Boubacar Barry, précisant que la Guinée est frappée par la malédiction des personnes qui ont été accusées et tuées à tort.

Ce tort, Lamine Kamara, également membre de l’association des victimes du camp Boiro, dit en avoir été personnellement victime. Il explique avoir été arrêté et enfermé injustement pendant 7 ans : « Quand j’ai été arrêté moi particulièrement, les raisons qu’ils ont évoquées à l’époque, est que je voulais devenir directeur de l’école normale de Dabadou à Kankan. Pour faire un complot, renverser un chef d’Etat pour devenir directeur d’une école ? Paradoxe, au moment où on m’accusait de ça, j’étais déjà directeur régional de l’éducation de Dabola. Donc, directeur régional de toutes les écoles de Dabola. Vous êtes directeur de toutes les écoles de Dabola est-ce que vous pouvez faire un complot pour devenir directeur d’une seule école ? Mais, je vous avoue qu’à l’époque j’étais un jeune et intelligent, alors que le régime n’aimait pas ceux qui sont populaires et qui aimaient entreprendre, il n’aimait pas aussi les intellectuels, c’était le cas de madame Nadine et plusieurs autres cadres qui ont été tués », a indiqué Lamine Kamara.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

Facebook Comments Box