Le sport féminin relégué au second plan : ce qu’en dit Atef Chaloub du Comité National Olympique

La journée mondiale du sport féminin est célébrée le 24 janvier de chaque année même si en Guinée sa pratique par la gent féminine est négligeable. Pour parler de la participation des guinéennes aux jeux olympiques et des difficultés liées à cette pratique, un reporter de Guineematin.com a rencontré ce mercredi 24 janvier 2018, Atef Chaloub, secrétaire général adjoint du Comité National Olympique et Sportif Guinéen.

Selon monsieur Chaloub, les athlètes guinéennes ont commencé à participer aux jeux olympiques en 1996 à Atlanta, aux Etats-Unis. « La Guinée a participé pour la première fois en athlétisme dans les jeux olympiques féminin en 1996 à Atlanta. Aminata Konaté et Oumou sow ont été les seules femmes à participer dans ces compétitions. Depuis lors jusqu’à nos jours, le taux de participation des femmes a évolué. En 2008, le nombre a augmenté de cinq. Aujourd’hui, nous avons une forte implication des femmes », précise-t-il.

Par ailleurs, le secrétaire général adjoint du Comité National Olympique et Sportif Guinéen soutient que « l’athlétisme, le judo et la natation sont les disciplines sportives qui peuvent être plus favorables aux femmes de se qualifier lors des compétitions dans les Jeux Olympiques ».

A la question de savoir comment la femme peut-elle concilier la pratique du sport et la vie au foyer, Atef Chaloub répond que c’est là le vrai problème. « Il y a quelques femmes mariées qui viennent pratiquer le sport, mais c’est pour juste préserver leur santé. Ce n’est pas facile de mélanger les deux, surtout l’accouchement diminue la performance et l’énergie des femmes. Par contre, une femme au foyer comme Aissatou, s’entraine avec la fédération de boxe. Elle a même remporté la médaille aux jeux africains de la jeunesse au Botswana. Donc, c’est juste une question de volonté de la femme et de la compréhension de son époux », a-t-il indiqué.

L’autre difficulté que les femmes rencontrent dans la pratique du sport réside dans le fait qu’elles n’ont aucun autre métier qui, selon Atef Chaloub, peut faciliter leur reconversion. « L’une des problématiques du sport féminin est qu’après leur carrière, elles n’ont pas d’autres alternatives que de s’occuper du foyer, parce qu’elles n’ont pas fait d’autres métier. Après leur carrière, il se trouve qu’on n’a plus besoin d’elles. Je prends l’exemple sur Oumou Sow qui est parmi les femmes qui a participé pour la première fois aux JO. Cette femme a abandonné les études très tôt. Ce qui fait qu’aujourd’hui, on a du mal à l’insérer dans l’administration sportive. Mais, elle a tout de même un pied ici, parce qu’on l’invite quelques fois dans nos activités ».

Pour une meilleure participation des femmes dans le sport, Atef Chaloub préconise : « la construction des infrastructures, la qualification des formateurs et la prise en charge des ces sportives dans les bourses d’études à l’étranger à l’image du Sénégal, de la Côté d’ivoire et d’autres pays voisins ».

Aïssatou Sadio Bah pour Guineematin.com

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