Crimes d’Etat en Guinée : les pendaisons du 25 janvier 1971 commémorées à Conakry

L’Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB) a organisé, ce jeudi 25 janvier 2018, une marche pour commémorer le 47ème anniversaire des pendaisons sous le régime de Sékou Touré. La marche, partie du pont 8 novembre pour le camp Camayenne (ex camp Boiro), a été l’occasion pour les parents des victimes de rendre hommage aux disparus des pendaisons du 25 janvier 1971, a constaté sur place Guineematin.cpm, à travers un de ses reporters.

Les marcheurs, munis des photos des disparus, scandaient des slogans hostiles au régime de Sékou Touré. Dans la liste des personnes pendues au cours date, figurent 4 hauts responsables et compagnons de l’indépendance, a-t-on appris surplace. C’est pour honorer la mémoire de ces disparus que cette date a été commémorée. « Nous sommes ici pour ensemble compatir et nous recueillir à la mémoire de 4 hauts fonctionnaires, compagnons de l’indépendance, dignes fils de cette nation, nuitamment et lâchement pendus sous ce pont de Tombo, le 25 janvier 1971 par Sékou Touré et son régime sanguinaire », a dit Lamine Kamara, rescapé du camp Boiro et actuel président de l’Association des Ecrivains de Guinée.

Poursuivant son discours, Lamine Kamara a cité le nom des 4 fonctionnaires pendus dans la nuit du 25 janvier 1971. Ces 4 suppliés furent : Barry Ibrahima, dit Barry III, leader du mouvement socialiste africain ; Baldet Ousmane, ministre des finances et gouverneur de la Banque Centrale, cosignataire du franc guinéen en 1960 ; Magassouba Moriba, ministre de l’éducation, maire de Kankan ; Keïta Kara de Soufiane, commissaire de police, tous compagnons de l’indépendance », a-t-il cité.

Lamine Kamara a précisé dans son intervention qu’environ quatre vingt dix (90) personnes ont été pendues sur toute l’étendue du territoire national dans la nuit du 25 janvier 1971.

Selon le rescapé Lamine Kamara, « les victimes du camp Boiro ont été des innocents, éliminés de façon sommaire sans aucune culpabilité établie. Les raisons de ces barbaries bien qu’inavouées ne reposaient que sur une seule vision, celle basée sur l’élimination systématique de la vie politique et économique des guinéen ».

Dans le souci d’éviter que les violations des droits humains se reproduisent en Guinée, l’AVCB veut instituer des cérémonies commémoratives de quelques importantes dates historiques :

  •  Il s’agit du 25 janvier 1971, journée nationale des pendaisons.
  • Le 31 juillet 1971, exécution par fusillades en série de militaires, officiers, sous-officiers et hommes de rang.
  • Les 17 et 18 octobre 1971, exécution par fusillades massives de civils, hauts fonctionnaires de l’administration et autorités politiques.

Ces commémorations auront pour objectifs de rappeler à la nation guinéenne cette mémoire collective et le devoir de mémoire pour qu’il n’y ait plus ce genre d’atrocités.

Après la marche, les organisateurs ont fait une lecture du Saint Coran au camp Boiro pour la mémoire des victimes. Les parents des victimes ont déposé une gerbe de fleur à la mémoire des victimes.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

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