Hadja Mama Kanny à Guineematin : « je suis venue porter aux citoyens de Dalaba le message du Chef de l’Etat » (interview)

Hadja Mama Kany Diallo, ministre du Plan et de la coopération internationale, en tournée de sensibilisation sur le PNDES dans la préfecture de Dalaba, a accordé une interview à l’envoyé spécial de Guineematin.com dans cette préfecture. Dans cet entretien réalisé à Kankalabé, le 1er février 2018, la ministre du Plan est revenue sur les raisons de cette campagne de sensibilisation, le contenu du PNDES, le niveau des financements, les préoccupations des partenaires, l’engagement du Chef de l’Etat, les opportunités qui s’ouvrent au pays et bien d’autres axes.

Décryptage !

Guineematin.com : Pourquoi vous êtes en tournée à Dalaba à quelques jours du scrutin communal dans notre pays ?

Mama Kany Diallo : Je viens transmettre un message de paix et de cohésion sociale aux populations de Dalaba de la part du Président de la République à la veille de ces élections locales qui sont très importantes pour les populations à la base. Il ne faudrait pas qu’on occulte le rôle que ces communes jouent dans le développement d’un pays. Le souci du Président de la république est d’apaiser les populations et de s’assurer que ces consultations se passent dans de bonnes conditions. Qu’il n’y ait pas de heurts et une fois élus, qu’ils gèrent la commune en bons pères de famille ou en bonnes mères de famille dans l’intérêt de l’ensemble des populations de toute la commune. Le souci majeur du Président de la république c’est le maintien de la paix et la cohésion sociale dans l’entente, la sécurité et surtout dans le respect des autres.

Guineematin.com : Quelle lecture faites-vous de cet accueil enthousiaste des populations dont votre délégation a bénéficié, notamment à Kankalabé ?

Mama Kany Diallo : Une telle mobilisation ne peut être qu’un motif de satisfaction. Puisque cela montre d’abord l’intérêt que les populations ont pour ces élections mais surtout la perception du rôle du gouvernement. Puisque je suis venue ici en tant que membre du gouvernement porter de message du Chef de l’Etat aux populations et leur demander à consolider la paix ; et surtout à comprendre toute la portée de ces élections locales.

Guineematon.com : L’autre volet de votre communication a porté largement sur le PNDES. Qu’est ce que ce Plan peut apporter à l’amélioration de la vie des populations rurales ?

Mama Kany Diallo : Il faut percevoir le Plan national de développement économique et social, PNDES, comme un plan national. Avant son élaboration, nous avons pris soin de savoir les principales préoccupations des populations à la base, les problèmes, les contraintes, ce que nous pouvons faire ou demander à nos partenaires. Le PNDES contient des projets qui intéressent toutes nos populations que ce soit au niveau des communes rurales, préfectorales, régionales et nationales.

Guineematin.com : L’une des principales réclamations des populations que vous avez visitées, tourne sur les infrastructures, notamment les routes. Est-ce que vous pouvez nous dire ce que prévoit le PNDES en termes de routes et de pistes rurales dans cette zone de la Moyenne Guinée d’ici 2020 ?

Mama Kany Diallo : Je peux vous dire qu’il y a toute une programmation des routes par rapport à l’ensemble du pays. Comme vous savez, le besoin est partout. Ce qui est important de noter est de faire comprendre à nos populations que le tout ne peut pas se faire en même temps. Notre pays vient de loin. Mais le plus important est de savoir qu’il y a une planification de construction des routes sur le plan national. Si vous avez suivi, nous avons déjà sécurisé pour 2016-2020 des financements pour des routes nationales et transnationales vers la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Léone,… Nous avons pu sécuriser ces financements avec nos partenaires comme la Banque islamique de développement. Pour ce qui est de la Moyenne Guinée, avant l’avènement du virus Ebola, il y avait un certains nombre de villes qui étaient programmées pour la voirie. Ce qui a été retardé par l’épidémie d’Ebola. Cette année 2018, deux préfectures sont au programme, il s’agit de Labé et Dalaba. Ce que nous pouvons faire, c’est de continuer la mise en œuvre de ces projets.

Guineematin.com : A date quel est le montant mobilisé et disponible depuis la conférence du club de Paris ?

Mama Kany Diallo : Je vais vous expliquer, le groupe consultatif ce n’est pas une conférence thème. On prépare une certaine documentation relative au Plan, on fait participer les partenaires dans son élaboration et en plus de cela, ils participent dans la définition qu’on soumet aux partenaires en termes de programme national d’investissement. C’est sur cette base qu’ils annoncent des intentions de financement. Ces intentions de financement doivent être concrétisées en rapprochant les partenaires aux projets. Et on voit par quel bout on peut commencer. Mais ce qui est sûr, ces intentions de financement ne peuvent pas être matérialisées sans la contribution du Guinéen. La balle est dans notre camp pour faire en sorte que les partenaires soient convaincus pour le financement de ce plan. Déjà plus d’un milliard de dollars est mobilisé et acquis. Il y a des projets qui vont être financés cette année et dont l’exécution va commencer immédiatement, notamment pour les routes. Pour le reste, en termes d’engagement vous avez des institutions comme la Banque mondiale qui a annoncé un milliard six cent millions US, vous avez près de six cent millions sous forme concessionnelle donc qui ne coûteront rien pratiquement. Autrement dit, ils ne vont pas peser sur l’endettement du pays. La BID nous accompagne déjà à plus de 500 millions US dans le cadre de cet engagement. Nous avons établi une programmation sur trois ans avec cette institution. C’est d’ailleurs cela l’avantage avec des institutions comme la BM, la BID et la BAD, elles ont un programme de financement triennal et c’est une chance que cela coïncide avec notre BNDES. Les projets sont déjà concrètement convenus avec ces institutions. Mais je voulais insister qu’il y a deux préoccupations majeures pour les partenaires. C’est la paix, la quiétude sociale et la tranquillité. Ça c’est un critère fondamental et deuxièmement, c’est notre engagement à mettre en place des mesures de réformes qui puissent nous permettre non seulement de mobiliser des ressources internes mais aussi d’apporter une transparence dans la gestion des finances publiques.

Guineematin.com : Où en êtes-vous avec le secteur privé dans sa participation au financement du PNDES ?

Mama Kany Diallo : Comme vous le savez, le PNDES est financé par trois parties, l’Etat, le secteur privé et les partenaires au développement. Pour faciliter la participation du secteur privé un certain nombre de mécanismes est en train d’être mis en place. Il s’agit par exemple de la loi sur le partenariat public-privé, PPP. Cela exige que nous continuions les réformes au niveau de la justice et apporter toutes les garanties aux investisseurs privés étrangers. Il faut aussi assainir les finances publiques. Il y a également la nécessité de rendre disponible l’énergie, les télécommunications, de construire des routes. C’est tout un ensemble de mesures qu’il faut mettre en place pour faciliter ces investissements et donc le développement de notre pays. Je pense que le plus important de mon point de vue est de faire comprendre à tout le monde que le bien de l’Etat c’est le bien de tous. Ce n’est pas normal que la corruption nous empêche de développer ce pays. C’est un combat de longue haleine, ce n’est pas la chasse aux sorcières. Mais chaque jour qui passe il faut apporte une contribution pour pouvoir aller de l’avant dans l’assainissement de la gestion des finances publiques. Tant qu’il y a la corruption, il n’y aura pas de développement, tant qu’il y a de trouble, il n’y aura pas de développement. Nous avons aujourd’hui beaucoup d’opportunités qui s’ouvrent pour ce pays. Il y a le Plan, l’engagement des financiers et l’engagement d’un Président de la république qui fait du développement de ce pays, sa raison de vivre. Le concourt de tous ces facteurs peut nous amener à une situation nouvelle et heureuse dans ce pays. Il y a des gens de bonne volonté et compétents au sein du gouvernement. Il y a des cadres qui sont compétents dans les départements. Il suffit tout simplement de prendre ce Plan de s’assurer de son exécution dans les termes définis et convenus avec les partenaires en ayant l’œil rivé sur les objectifs. Je rappelle que l’objectif principal du PNDES c’est le bien être des populations guinéennes.

Interview réalisée et décryptée par Abdallah Baldé pour Guineematin0com

Tél : 628 08 98 45

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