A Kankan, des votes multiples ont été révélés dans la sous-préfecture de Karifamoria, située à plus de 6 kilomètres de la commune urbaine de Kankan. Selon des informations confiées au correspondant local de Guineematin.com, plusieurs citoyens étaient venus voter à la place de leurs parents, sans procuration. Et, un flou total entoure cette décision puisque certains disent qu’elle émane de la CESPI et d’autres soutiennent que c’est plutôt la CEPI.
Ces votes multiples ont été constatés dans 5 bureaux de vote que nous venons de sillonner. Trois sont dans la cour de l’école primaire M’bô Woulén Kaba de Karifamoria et deux dans l’enceinte de l’école primaire franco-Arabe. Dans le bureau de vote numéro 1, plusieurs citoyens sont venus (en présence d’une équipe de journalistes) voter à la place d’autres personnes sans procuration. Selon eux, les cartes avec lesquelles ils votent appartiennent à leurs parents. Et, selon Souleymane Toumany Diakité, président de ce bureau de vote, c’est la commission électorale sous-préfectorale indépendante qui aurait donné l’ordre de faire voter les uns à la place des autres, sans procuration, à la seule condition que la personne soit inscrite sur la liste.
Dans le bureau de vote numéro 2, situé dans la même cour, une bagarre a éclaté entre le délégué du PEDN, Sékou Kaba et un électeur qui était venu voter pour la troisième fois. Ce qui n’a pas été du goût de ce délégué qui a empêché cet électeur. La bagarre a dégénéré et les coups de point sont sortis, l’électeur a été blessé et conduit à l’hôpital régional de Kankan. Quant à Sékou Kaba, délégué du PEDN, il a été aussitôt remis à la disposition des forces de sécurité.
Rencontré dans la cour de cette école, un des superviseurs de la CENI a catégoriquement refusé de se prêter à nos questions sur ce sujet.
A l’école primaire franco-arabe de Karifamoria, nous avons trouvé une dizaine jeunes avec des multiples cartes d’électeurs en main, venus voter à la place de leurs parents. Là aussi, le président du bureau de vote numéro 1, Mamadi I Traoré nous a confié qu’au début, il n’avait pas accepté que les uns votent à la place des autres ; mais, après, il a reçu une information émanant des membres de la CEPI, de laisser les uns voter à la place des autres.
Enfin, une source anonyme nous a signalé que ces cartes ne sont en réalité pas celles de leurs parents comme ils le prétendent. Mais, que ce sont les cartes n’ont retirées qui auraient été partagées entre les citoyens afin qu’ils puissent voter à de multiple reprises.
De Kankan, Abdoulaye Nkoya Sylla pour Guineematin.com