Makanéra à Gassama : « dites au voleur de retourner ce qu’il a volé et mieux que… »

Comme annoncé précédemment, le ministre de l’Unité Nationale et de la Citoyenneté, Khalifa Gassama DIABY a fait un passage éclair, ce samedi 10 février 2018, à l’assemblée générale hebdomadaire de l’Union des Forces Démocratique de Guinée (UFDG). Après son discours appelant à la paix, c’est Alhousseyni Makanéra Kaké qui a cru bon de lui répondre. L’ancien ministre de la communication du président Alpha Condé a balayé d’un revers de main tout ce qui a été dit par son ancien collègue du gouvernement, rapporte Guineematin.com, à travers ses reporters.

Décryptage !

Monsieur le président, je vais commencer mon discours par un adage arabe qui dit que : « celui qui est tout le temps fâché, c’est un Satan ; mais, celui qui ne se fâche pas du tout, c’est un âne ! ». On a écouté monsieur le ministre de la réconciliation nationale, il a voulu dire la vérité ; mais, il a dit sa vérité, pas la vérité.

Monsieur le ministre avait un objectif, c’était de venir effrayer les gens qu’on ne peut pas effrayer, c’est à dire l’UFDG. Il faudrait qu’il sache : et lui, son président, et leur Cour Pénale Internationale, on s’en fout.

Mais je suis étonné. Il dit qu’ils vont établir des fiches pour envoyer auprès de la CPI ceux qui vont tenir des discours haineux. Mais, un discours haineux par rapport à calciner cinq bébés dans une maison, qu’est-ce qui est plus dangereux ? Entre un discours haineux et le massacre de plus de 80 jeunes à Conakry, qu’est-ce qui est plus dangereux ?

S’il disait la vérité, s’il voulait la vérité, s’il suivait la vérité, on a allait aujourd’hui avoir le procès de l’affaire du 28 septembre 2009, on allait avoir aujourd’hui le procès de ceux qui ont massacré 83 jeunes à Conakry, que nous avons enterrés à Bambeto et partout ailleurs à Conakry.

Je voulais dire à monsieur le ministre, il a parlé du cas du Rwanda. C’est vrai, les rwandais vivent aujourd’hui en symbiose ; mais, ceux qui se sont rendus coupables des crimes sont en prison. La Guinée pouvait être aujourd’hui heureuse si tous ceux qui avaient massacré, tué, blessé, détruit des biens d’autres guinéens se retrouvaient en justice. On ne serait pas là aujourd’hui.

…..

Donc, tous ceux qui fournissent aujourd’hui d’efforts, qui vont de siège en siège, mais la solution la plus facile, c’est de dire au voleur de retourner ce qu’il a volé que de dire au volé d’accepter son sort.

En tant que ministre de la République, parce que moi je suis convaincu que cette CENI, l’administration et Alpha Condé, il n y a pas de cloison étanche. C’est la même chose, blanc bonnet, bonnet blanc, c’est la même. Au lieu de nous fatiguer au siège ici, monsieur le ministre serait parti vers son président, Alpha Condé, lui dire les procès verbaux qui ont été annulés, les suffrages qu’on a volés aux guinéens, de les retourner. Il n’avait pas besoin d’un grand discours, comme ça, tout allait rentrer en ordre.

Donc, ce que je vais vous dire, monsieur Gassama Diaby s’est trompé de combat et de cible. Il pense qu’il peut effrayer les gens de l’UFDG, il s’est lourdement trompé. Aujourd’hui, je suis fier, très fier d’être le griot de Cellou Dalein Diallo. Parce que lui, il dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit. Il est pour l’honneur, pour la dignité et pour la justice.

Mais, un président de la République, c’est lui le garant du fonctionnement de toutes les institutions. On va voir les ONG, les leaders religieux qui nous disent, non il faut aimer la Guinée, il faut aimer la paix, il faut respecter la loi. Mais, si on avait respecté la loi, on n’a pas volé les uns aux profits des autres, c’est là-bas le problème. Mais, je ne comprends pas ceux là qui parlent au nom de la société civile ou ceux qui parlent au nom du gouvernement ce qu’ils ont dans leurs têtes. Ça, je ne comprends pas. Au lieu de dire à Cellou Dalein Diallo et à ses militants de respecter la loi, s’ils avaient dit à la CENI et à l’administration de respecter la loi, est-ce qu’ils auraient besoin d’avoir de la sueur pour convaincre les gens ?

Donc, ce que moi je vous dis, je suis sincère. Moi, je suis différent des poltrons et des lâches qui sont en train de raconter des mensonges pour bénéficier du décret d’Alpha Condé, je n’en veux pas, je n’en ai pas besoin. Je n’ai peur que de Dieu, je vous dis de vous mobiliser, de ne jamais accepter de vous faire voler votre victoire, de ne jamais accepter que certains guinéens vous traitent comme si vous êtes des étrangers en Guinée. Nous sommes tous égaux ici, le sol de nos ancêtres.

Il ne faudrait pas que certains pensent qu’ils peuvent nous transformer en esclave sur le sol de nos ancêtres, on n’acceptera pas. Il faut que cela soit clair pour tout le monde. Notre attachement à la paix est sans bornes. C’est pourquoi, nous luttons pour la justice. Quand il n’y a pas d’injustice, il n’y aura ni violence, ni guerre, ni discours haineux.

Je crois ce que je viens de dire servira à monsieur Gassama de préparer sa fiche et de commencer depuis le 28 septembre jusqu’où tous les jeunes sont tombés sous les balles des forces de défense et de sécurité et de les présenter devant la Cour Pénale Internationale avant de commencer à présenter ceux qui ont tenu un simple discours.

Propos recueillis et décryptés par Siba Guilavogui pour Guineematin.com

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