Violences post électorales et risque de pillages économiques : le GOHA tire la sonnette d’alarme

La situation sociopolitique caractérisée par les violences, parfois meurtrières inquiète de nombreux compatriotes et des amis de la Guinée. C’est le cas de Chérif Mohamed Abdallah, président du Groupe Organisé des Hommes d’Affaires (GOHA) qui invite les opérateurs économiques à la vigilance.

« Je demande aux opérateurs économiques de rester très vigilants tout en sachant que le GOHA suit l’évolution de la situation tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays », a dit Chérif Mohamed Abdallah au téléphone d’un de nos reporters.

S’adressant à la CENI, organe en charge de la gestion des élections, le président du GOHA exige le respect des résultats issus des urnes. « Tous les problèmes qui sont arrivés dans ce pays l’ont été à cause des élections. De par le passé, il y a eu des tueries, des pillages économiques ; et, jusqu’à présent, c’est ce qui continue. Les élections sont arrivées, tous les partis politiques avaient leurs représentants au niveau des bureaux de vote. Il y a eu des PV que les présidents des bureaux de vote ont tous signés. Ces PV marquent la réalité du terrain. Donc, la CENI a l’obligation de publier des résultats conformes à cette réalité sortie des urnes », a insisté Chérif Mohamed Abdallah.

Pour lui, tant qu’on ne dira pas la vérité dans ce pays, on aura toujours des problèmes. « Si la vérité est dite, personne ne va contester. Donc, la CENI doit dire la vérité et nous épargner des troubles dans le pays. Les citoyens en ont assez et ils sont fatigués de vivre dans cette situation de tension », a-t-il dit.

Et, Chérif Mohammed Abdallah estime que ces élections « n’ont rien à voir avec un problème ethnique parce qu’il n’y a pas de division au sein de nos communautés. La preuve est qu’à Kankan, il y a eu des revendications tout comme à Siguiri, à Dixinn, à Matam, à Matoto, à Boké et même à Kindia. Si c’était une question ethnique, il n’y aurait pas eu de revendications dans toutes ces localités. Donc, ce n’est pas un problème ethnique ; mais, c’est un problème d’élection à la base ».

Dans la même lancée, le président du GOHA a appelé les Guinéens à la cohésion : « les citoyens ont voté dans la paix et il ne faut pas qu’on crée des problèmes là où il n’y en a pas. Tous ceux qui sortiront victorieux de ces élections doivent être félicités par les citoyens», a-t-il dit en rappelant qu’il y a eu déjà des pillages dans certains marchés et les risques sont encore grands.

L’opérateur économique n’a tout de même pas caché la préoccupation des Hommes d’affaires face à cette crise post-électorale. « Ces risques impactent sérieusement l’économie nationale, surtout le secteur privé guinéen. Les activités économiques sont arrêtées dans le pays parce que tout le monde est devenu inquiet. Les évènements qui se passent ne rassurent plus personne : ni les investisseurs nationaux, encore moins les investisseurs internationaux. L’Etat doit faire un effort pour rassurer les uns et les autres pour qu’on puisse aller de l’avant », a-t-il conclu.

Enfin, Chérif Mohamed Abdallah a demandé aux différentes victimes des dernières manifestations de faire un constat à travers des huissiers de justice et de déposer leurs dossiers au siège du GOHA.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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