Fraude électorale : les jeunes de l’UFR empêchent Sidya Touré de tenir l’AG

Des jeunes en colère contre les résultats obtenus lors des élections locales du 04 février dernier ont empêché l’Union des Forces Républicaines de tenir son assemblée générale de ce samedi 17 février 2018. Ils se sont bruyamment fait entendre au moment où les responsables du bureau exécutif du parti républicain s’apprêtaient à commencer l’assemblée générale. Des cris de colère, des échanges houleux entre militants, des chaises qui volent en éclat sont entre-autres faits marquants qui ont surpris l’assistance, a constaté sur place Guineematin.com, à travers deux de ses reporters.

Tout avait pourtant bien commencé. Des artistes se relayaient sur la scène pour égayer les militants qui venaient au compte gouttes. Mais, au moment où le vice-président Ibrahima Bangoura prenait place à la loge officielle, un groupe de jeunes surgit de nulle part. Munis de pancartes, les jeunes ont dit ne pas reconnaitre les résultats des élections locales. « Il n’y a pas d’assemblée générale, on ne reconnait pas les résultats », pouvait-on lire.

D’autres jeunes ont voulu s’opposer à cette démarche. Etant minoritaires, ils finiront par se lasser et laisser les agitateurs s’en donnés à cœur joie. Des députés, comme Saïkou Yaya Barry, sont hués par les jeunes surchauffés.

Arrivé quelques temps après, le président de l’UFR va être confronté aux protestataires. C’est difficilement que Sidya Touré va se faire entendre. La Haut Représentant du chef de l’Etat va aussitôt voler au secours des députés accusés par les jeunes de ne rien faire pour ne pas que leurs voix soient détournés. « Les députés ne peuvent pas surveiller le vote, c’est à vous de le faire. Nos dix députés ne peuvent surveiller le vote sur toute l’étendue du territoire national… »

Par ailleurs, l’ancien premier ministre de feu Lansana Conté dira, alternant le Français et le Sosso, « comprendre la frustration des jeunes. Je comprends que depuis hier nuit, vous avez envie d’exprimer votre frustration. C’est moi qui suis le président du parti, ce que je vais vous dire, je ne dis pas que nous n’allons pas manifester. Mais, laissez-nous un peu de temps », lance Sidya Touré aux jeunes surchauffés.

Ensuite, le président de l’UFR, allant dans le même sens que les protestataires, dira que « normalement, nous avons trois fiefs ici qu’on a toujours eu : Matoto, Matam et Kaloum. Donc, si les choses se passent différemment, on va dire aux gens de retourner à la base, dans les quartiers, allez rechercher les informations à part ce qu’on m’a remonté et qui ont entrainé des coups de feu dans votre quartier ici. Faites nous parvenir ces informations à la base, si c’est confirmé, je vais vous donner raison. Mais en attendant, laissez-nous le temps… A part la manifestation des femmes dimanche à Frédérico Mayor contre ces résultats, à part ce qui s’est passé à la centralisation à Matam, à part tout ce qu’on nous a remonté toute la journée à Matoto, allez de votre côté pour nous amener les éléments ».

Certains protestataires accusent le RPG-Arc-en-ciel et l’administration d’être derrière ce qu’ils appellent « la fraude électorale ». Interrogé sur la question, Sidya Touré dira que « ça n’est pas tout à fait faux. C’est pourquoi je dis que le parti va pouvoir discuter de toutes ces questions avec la base parce que c’est là que les décisions vont se prendre ».

S’agissant des alliances pour la constitution du bureau exécutif des communes, Sidya Touré dit être en contact avec tout le monde, mouvance présidentielle comme opposition.

Alpha Mamadou et Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Facebook Comments Box