Grève des enseignants : pas de cours dans les 5 préfectures de la région de Labé

image d'archive
image d’archive

Aucune école n’a ouvert ses portes ce lundi, 19 février 2018, dans les 53 collectivités urbaines et rurales de la Région Administrative de Labé, malgré les menaces lancées contre les enseignants sur les antennes des médias d’Etat, dans la soirée d’hier dimanche, 18 février 2018, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.

La grève générale illimitée lancée par le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) sur l’ensemble du territoire national se poursuit dans les 5 préfectures de la Région Administrative (RA) de Labé où toutes les écoles des 53 collectivités urbaines et rurales sont restées hermétiquement fermées dans la matinée de ce lundi, 19 février 2018.

Contrairement aux premiers jours de ce mouvement, aucun enseignant et élève ne rode autour des établissements scolaires de l’élémentaire et du secondaire.

De l’avis de plusieurs observateurs, les déclarations du gouvernement et de l’Unité Spéciale de Sécurisation des Elections (USSEL) lues, hier dimanche, 18 février 2018, sur les antennes des médias d’Etat ont contribué à radicaliser le mouvement.

« Ils ne savent pas que l’être humain s’adapte facilement à la situation du moment. Même s’ils coupent nos salaires, nous allons vivre. Ils ne voient pas que les gens vivent même dans les pays en situation de guerre », commente un professeur de sciences techniques à cheval entre les grands lycées de Labé.

La même atmosphère règne dans la préfecture de Koubia : « nous sommes à la remorque de Labé. Nous n’allons pas faire cours si Labé n’étudie pas », confie un encadreur de l’éducation.

A Mali, un responsable de la société civile et parent d’élèves contacté a expliqué au téléphone de Guineematin.com que les communications faites hier soir sur les antennes de la télévision nationale n’étaient pas de nature à favoriser la reprise des cours dans le pays.

A Tougué, aucune école n’est ouverte, confirme un confrère basé dans la commune urbaine. Même constat dans la préfecture de Lélouma.

En prenant l’option de braver et de défier le pouvoir central dans ce contexte de crise avec le régime en place, les enseignants de la Région Administrative (RA) de Labé prouvent à suffisance que rien ne sera plus comme avant, au grand dame des nostalgiques d’un passé révolu.

A écouter le contenu des différents messages officiels qui se recoupent et le style de communication utilisé, on réalise facilement que les principaux acteurs qui gèrent en ce moment cette crise au nom du gouvernement sont pratiquement en déphasage avec les réalités du terrain.

On est même en droit de nous demander si les services spéciaux de l’Etat fonctionnent correctement. A moins que les autorités compétentes ne relèguent au second plan ces « minutes » remontant la vraie situation du moment. Une situation que ne souhaite entendre pas entendre les décideurs.

Dans ces conditions, se serait une faute politique très grave aux conséquences incalculables pour le régime du Président Alpha Condé qui est sensé maîtrisé la notion de « Real Politik », philosophie universelle.

En tout cas, aujourd’hui, son gouvernement semble être perdu dans le choix à faire entre la logique du droit (ne tenant souvent pas compte du contexte socioculturel) et la « real politik ».

De Labé, Idrissa Sampiring Diallo pour Guineematin.com

Facebook Comments Box