Grève du SLECG : des élèves du lycée 1er mars de Matam tirent à boulets rouges sur le gouvernement

Lancée depuis le lundi 12 février dernier par Aboubacar Soumah secrétaire général du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), la grève des enseignants s’est poursuivie ce lundi 19 février 2O18. Au lycée-collège 1er mars de Matam, les classes étaient désertes par manque de professeurs, les élèves abandonnés à eux-mêmes. Rencontrés dans la cour de l’école par un reporter de Guineematin.com, certains élèves accusent le gouvernement de manque de volonté dans la résolution de la crise.

Malick Diallo

Malick Diallo, élève en classe de 12ème Sciences Mathématiques, a déploré la paralysie de son école à cause de la grève des enseignants. « Nos regrets sont vraiment énormes. Notre situation est critique et très déplorable, nous entamons la deuxième semaine sans faire cours. Je pense que la situation est grave et regrettable. Quand nous venons à l’école nous ne voyons aucun professeur, c’est pourquoi d’autres élèves ne viennent pas », se plaint-il.

Souleymane Diassy

Abondant dans le même sens, Souleymane Diassy, président du comité des élèves du lycée 1er Matam, s’est exprimé en ces termes : « Vraiment, c’est pathétique avec la situation des élèves guinéens en général. Ce qui nous concerne ici aussi au lycée 1er mars de Matam, c’est que les élèves viennent sans trouver de professeurs en classe. Donc, c’est déplorable, surtout nous qui sommes dans les classes d’examen l’année-là. Nous sommes beaucoup en retard selon les programmes. Nous avons peur d’une année blanche ».

Par ailleurs, un autre élève donne raison aux jeunes qui manifestent sur la route Le Prince.

Ousmane Camara

Selon Ousmane Camara, c’est la crainte d’une année blanche et la frustration pousse les élèves à barricader les routes. « Vu la première grève au mois de novembre 2017, on a accusé un mois de retard. Une nouvelle grève est là encore. Est-ce que nous n’allons pas vers une année blanche ? Je pense qu’une année blanche, ce n’est pas une bonne chose pour un Etat. Donc, beaucoup de retard, c’est ce qui emmène des frustrations parfois et vous avez vu du côté de Hamdalaye. Ils ont raison de sortir dans la rue car ils sont en train de réclamer un droit », a dit Ousmane Camara.

En outre, Ousmane Camara accuse le gouvernement de manque de volonté : « J’accuse l’Etat parce que c’est l’Etat qui est censé donner une directive quand il y a un problème. Mais, si c’est le même Etat qui est en train d’empirer les choses puisqu’il ne veut pas rentrer en contact avec monsieur Aboubacar Soumah. Qu’est-ce que l’Etat est incapable de faire ? C’est lui qui peut tout faire, c’est lui qui prend les décisions. L’Etat ne bouge même pas le petit doigt pour régler ce problème, c’est frustrant ».

Propos recueillis par Siba Guilavogui pour Guineematin.com

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