Alliance pour la mairie de Kindia : voici la condition posée par l’UFR

Après le vote du 4 février 2018, les résultats des élections locales à Kindia donnent le RPG Arc-en-ciel et l’UFDG au coude-à-coude à Kindia, avec 17 sièges chacun. L’Union des Forces Républicaines (UFR), arrivée en troisième position, est devenue courtisée dans la constitution de l’exécutif communal. Pour parler des perspectives d’alliance, un de nos correspondants à Kindia a rencontré Elhadj Yaya Kéita, tête de liste de l’UFR dans la cité des agrumes.  

Dans cet entretien, Elhadj Yaya Kéita clarifie les rumeurs d’alliance avec le RPG-Arc-en-ciel et fixe ses conditions.

Guineematin.com : on apprend que l’UFR a fait alliance ou va faire alliance avec le RPG Arc en ciel à Kindia, qu’en est-il réellement ?

Elhadj Yaya Keita : nous avons déjà franchi le scrutin direct et il nous reste le scrutin indirect. Pour la désignation du maire et de ses conseillers, il y aura l’opportunité d’une entente. Ce n’est pas une alliance. Donc, rien n’est formalisé, c’est une entente car chacun est parti de sa liste. On n’est pas comme la NGR et le GPT qui sont partis dans le RPG. Avec le résultat que vous connaissez, obtenu selon la manière que vous connaissez, je ne veux pas le répéter. Avec la période de précampagne et campagne, nous avons été l’objet de plusieurs frustrations, de manquements issus même des rangs  du RPG. Cela a touché notre dignité. Parce qu’ils ont mêlé des gens à la politique qui devraient observer  certaine neutralité. Mais malheureusement, ils ont mis tout le monde à la danse et ils ont fait commettre des dégâts qui pourraient être fatale à notre future alliance. Et donc, nous avons gardé notre dignité. Apres la proclamation des résultats provisoires, le RPG est venu nous revoir, nous féliciter en rappelant leur proposition afin qu’au scrutin indirect nous puissions harmoniser nos positions. Jusqu’à présent, c’est cela.  Nous avons dit que nous allons examiner. Il y a une condition qui suspendait cette offre, c’est-à-dire le manquement subit lors des campagnes qui a fait des traces. On a  fait une conditionnalité à savoir : aplanir cette divergence ou réparer les propos. A notre grande satisfaction, des excuses ont été présentées. Mais pour le moment, rien n’est formalisé sur le plan de cette entente. Nous attendons d’abord qu’ils aplanissent cette divergence interne pour que nous puissions mettre les choses sur table, disons les différentes conditions. Parce qu’une alliance, c’est une entente, ça se discute et se négocie. Il faut que ça soit gagnant-gagnant. Nous sommes des partenaires potentiels du scrutin indirect à la désignation relative au conseil communal, c’est-à-dire du Maire et ses adjoints. On ne ferme pas la porte aux autres partis. Mais, pour n’importe quelle alliance, c’est Elhadj Yaya Keita maire de la commune ou pas.

Guineematin.com : on aurait appris que vous avez été menacé par ce que vous avez refusé de faire alliance avec le RPG Arc-en-ciel ?

El hadj Yaya Keita : Non, je vous ai dis le manquement dont j’ai été victime avec mon parti. Les excuses publiques ont été présentées par ces mêmes personnes à la satisfaction, pas de ma personne seulement, mais avec ma famille politique. Moi, j’ai une certaine maturité, mon niveau intellectuel ne me permet pas de suivre les gens de façon béat. Je ne suis pas un mouton.  A rappeler que je ne suis pas menacé parce que Tafory, je le partage avec tout le monde. Personne n’est plus dignitaire à Tafory que moi. Je représente une famille au niveau de la notabilité, la famille Soumah malgré mon âge. Je ne suis pas n’importe qui.

Guineematin.com : On vous aurait promis des villas, des voitures et une forte somme d’argent pour rallier le RPG Arc-en-ciel, est ce que vous confirmez ?

El hadj Yaya Keita : A ce que je sache, personne ne m’a fait cette offre. Même si on le fait, moi je ne suis pas un prostitué politique. Tout le monde sait cela. Je suis un intellectuel qui était à l’abri de tout cela à Kindia. Depuis  la mort de Lansana Conté, tous les cadres de Kindia ont migré vers le parti de RPG sauf moi. Je reste et demeure militant du P.U.P.

Guineematin.com : Vous êtes membre du PUP, dites nous comment vous avez fait l’alliance avec l’UFR à Kindia ?

El hadj Yaya Keita : par la reconnaissance de mes actions de développement, les politiciens m’ont tiré vers eux pour intégrer le développement à la politique. Je n’ai pas changé de parti politique. J’ai été membre du comité central du P.U.P jusqu’en 2015. Avec la restructuration de ce parti en 2016, j’ai été membre du Bureau Politique National. Face à cela, je fus l’objet de convoitise de l’UFR de Sidiya Touré pour faire une synergie entre les deux partis. Suite à des multiples négociations, on a abouti à un accord qui a consacré cette alliance URF-PUP. Nous avons crée une structure pour fédérer les deux mouvements à Kindia. On m’a confié ce mandat de présider ces deux mouvements à la faveur des élections communales. Nous avons estimé qu’il était opportun de renforcer cette alliance. Donc, on a jugé nécessaire de présenter une candidature au sein de cette alliance. Voyant l’objectif de notre alliance, le PADES de Dr Ousmane Kaba, l’UPG de feu Jean Marie Doré,  et le BL de Dr Faya Milimono de façon passagère ont accepté de se rallier à nous. On était parti sous l’étiquette de l’UFR et la tête de liste est revenue au PUP.

Guineematin.com : quel appel l’UFR peut-il lancé à l’endroit de ses militants et à la population de Kindia en cette période postélectorale ?

El hadj Yaya Keita : Vous savez que l’UFR et ses alliés, depuis les campagnes, étaient porteurs d’un message de dignité, de paix et de développement. On a fait la meilleure campagne. Il y avait des propos qui pouvaient choquer. Mais, on avait développé tout notre programme de société. Donc, c’est le seul parti qui est resté dans ce cadre. Parmi les formations politiques, nous avons été la meilleure à Kindia. On a développé notre projet de société tant sur la presse et le débat citoyen  organisé. Je crois que cela a été bien accueilli bien sûr que ce n’était pas facile. On combattait à arme inégale. C’était dans un contexte de pauvreté. Lorsqu’on fait miroiter des promesses de l’argent, le trafic d’influence, cela a beaucoup joué. Mais nous avons tenté de convaincre les gens à travers nos programmes de société, nos arguments. Nous avons été le plus méritant en termes de campagne car on n’a offusqué personne. Demain on va se retrouver au conseil, pourquoi créer des antécédents ?  Je croix qu’il faut préserver cette unité auprès du conseil. On est uni là-bas d’abord par le biais de la politique. Mais, ce n’est pas la politique en conseil municipal, plutôt c’est le développement.

De Kindia, Amadou Bailo Batouala Diallo

Tel 628 516796

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