Manifestation à Boké : l’imam au secours du Préfet pour libérer la circulation

Comme l’annonçait une précédente dépêche de Guineematin.com, des jeunes de la commune urbaine de Boké réclamant la reprise des cours dans les écoles ont érigé des barricades au niveau de plusieurs carrefours de la ville. Cela depuis la nuit d’hier, aux environs de 22 heures. C’est cette physionomie qui a été imposée par les jeunes jusque dans la matinée de ce mardi 27 février 2018.

C’est seulement aux environs de midi que grâce à l’implication personnelle du Préfet de Boké, Aboubacar M’bop Camara, appuyé par l’imam de la grande mosquée, Elhadj Mamadou Djouhé Bah, la circulation a pu être libérée.

Accompagné du commandant de la gendarmerie départementale de Boké et du directeur régional de la sûreté (qui se faisaient plus discrets derrière), le préfet Aboubacar M’Bop Camara et l’imam Djouhé Bah ont fait un tour de la ville en commençant par le quartier Yomboya où un barrage « blindé » était tenu par des jeunes qui ne voulaient rien entendre ; puis, à Dembaya, Koulifanya et Baralandé. Après de longues sensibilisations, ces autorités ont finalement obtenu la levée de tous les barrages dans la ville de Boké.

Interrogé à chaud lorsqu’il revenait à son bureau, le préfet a traité de loubards ces jeunes qui ont érigé nuitamment des barrages dans la ville. « Au début, on pensait que c’était un problème scolaire ; mais, finalement, on a compris que ce sont des bandits, des loubards qui ne cherchaient qu’à dévaliser les personnes… Même le technicien de l’EDG qui venait régler une panne à la centrale ici a été dépouillé de tous ce qu’il avait à Yomboya. Donc, ce sont des comportements à éviter pour préserver la paix et la quiétude sociale », a dit Aboubacar M’Bop Camara.

Pour sa part, l’imam Djouhé Bah qui avait également mouillé le turban lors des émeutes d’avril et de septembre 2017, a appelé les jeunes de Boké au calme et à la retenue, en attendant l’issue de la rencontre prévue entre le Président de la République et le leader syndical Aboubacar Soumah. « Il ne faut pas qu’on accuse les élèves. De toutes les façons, nous nous leur avons dit que si c’est pour l’école qu’ils se battent, de bien vouloir rentrer à la maison et écouter le résultat des négociations en vue à Conakry ; et, heureusement, ils ont accepté. Donc, les barrages sont enlevés de Tamaransy (à la rentrée) à Tamakené (la sortie) », a rassuré l’imam.

Seulement, malgré cet acquis, la psychose paralyse toujours les activités dans la ville de Boké. Au marché, plusieurs boutiques sont toujours fermées, à la BICIGUI, des dizaines de fonctionnaires, majoritairement des enseignants sont entachés aux alentours du local qui est fermé par les agents qui craignent pour leur sécurité.

De Boké, Mamadou Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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