Guineematin.com a donné la parole à l’historien et journaliste sportif Amadou Diouldé Diallo, qui nous livre son constat.
Des jalons posés et des avancées obtenues
Donc, il y a quand même une destination mais un potentiel aussi que tout le monde cherche à faire valoir parce que la Guinée est quand même une nation de football. Donc sur le plan des contacts à l’international, la fédération a été très présente tant au niveau de la CAF qu’au niveau de la FIFA, je rappelle que le président de la FGF est non seulement membre d’une commission de la FIFA statut des joueurs mais également président des membres de la compétition de la commission interclubs, tandis que le vice-président est lui au niveau je crois de la commission des compétitions des jeunes. Donc, il y a eu une offensive azimutale au niveau des contacts à l’international, ça c’est une évidence, donc y a une meilleure lisibilité, y a une meilleure visibilité de la fédération. Le dernier cas en date, c’est le choix du président de la fédération guinéenne de football pour être le commissaire du match TP Mazembe et Widad Casablanca en super coupe d’Afrique, cela signifie une reconnaissance et une considération pour notre football.
Des problèmes et des défis importants
En plus, on a remercié l’entraîneur Lappé Bangoura, on a lancé une sorte d’appel d’offre pour recruter un entraîneur étranger, mais je dis que nous avons un problème aujourd’hui en Guinée, c’est que nous n’avons plus de grands joueurs. C’est-à-dire qu’aujourd’hui vous n’avez pas dans tous les grands clubs européens, même dans les clubs intermédiaires d’ailleurs de joueurs guinéens. Vous pouvez citer 1 ou 2 ou 3 seulement, c’est-à-dire vous avez Naby Keita, vous avez Ibrahima Traoré qui est blessé, vous avez 2 ou 3, ça ne suffit pas. Alors que, à un moment vous aviez quand même une grosse écurie avec Titi Camara, Morlaye Soumah Colovati, Pablo Demba Thiam, Abdoul Salam Sow, une génération était là. Malheureusement, on est né un peu trop tôt ou un peu trop tard, nous n’avons pas aujourd’hui de grands joueurs. Et, puisque ce n’est pas vous et moi qui jouons, c’est eux, ces joueurs-là nous font défaut. Quel que soit l’entraîneur que nous allons trouver, l’entraîneur ne peut travailler que sur les ressources humaines qu’il va trouver sur place.
La fédération manque aussi d’une administration opérationnelle. Cela, est dû au fait que le secrétaire général qui était en poste depuis 25 ans, donc qui maîtrise les arcanes et tout, s’est retrouvé dans les affaires des audits, donc y a un secrétaire général par intérim qui est là en attendant de trouver un autre ou de le confirmer, entre temps il se sera peut-être davantage outillé. Parce que, une fédération, une confédération c’est l’administration, dans d’autres pays d’ailleurs vous ne voyez même pas le président de la fédération au siège, il vient rarement.
Ce qu’il faut faire pour corriger les problèmes et relever les défis qui se posent au football guinéen
C’est vrai qu’il y a maintenant des petits académies, y a un centre de formation à Yorokoguéyah avec Antonio Souaré qui va voir le jour, y a KPC qui promet d’en construire à Khorira, il faudrait donc aller à une sorte d’adéquation entre les produits des centres de formation locaux et les produits des binationaux. Mais les binationaux il ne s’agit pas seulement de s’asseoir, de faire une liste et dire on a appris que tel est là on va voir son père pour qu’il vienne jouer pour la Guinée, non ! Les jeunes qui sont là-bas, ce n’est pas la tradition africaine pour dire mon père a dit ma mère a dit, c’est eux-mêmes qu’il faut aller rencontrer, et puis, organiser une sorte d’opération de retour au pays. Il y a les vacances, prenez le soin de les inviter ils vont venir, ils sont au contact du pays, ils vont sortir et trouver des camarades, ils vont aller en boite de nuit, ils vont prendre goût. La prochaine fois que vous leur ferez appel ils vont venir parce qu’ils sont déjà restés au contact physique des réalités de leur pays. Il faut se battre auprès de l’Etat pour avoir les infrastructures nécessaires notamment les terrains.
Propos recueillis par Algassimou Yali Bah pour Guineematin.com