Les élèves du Lycée Marien N’Gouaby de Kankan, accompagnés de certains de leurs enseignants, sont descendus dans la rue hier mercredi 28 février 2018 pour se faire entendre. Ils manifestaient contre les autorités de Kankan, qu’ils accusent de vouloir empêcher la construction de nouvelles salles de classes dans leur établissement, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Kankan.
De gros cailloux et des bois posés sur la chaussée, des élèves et des enseignants en colère dans la rue, c’est la situation qui prévalait dans la journée du mercredi 28 février 2018 au niveau du rond-point Missira dans la commune urbaine de Kankan. En colère, certains manifestants s’en prenaient à tous les usagers de la route qui tentaient de forcer le passage. Sur les lieux, les élèves ne voulaient rien dire sur les motifs de leur manifestation. Ils ont juste laissé entendre que la décision de manifester vient des autorités de l’école.
Foromo Bilivogui, professeur dans cet établissement, lui a accepté de se livrer au micro de Guineematin.com sur les raisons de ce mouvement de colère : « Cette école a plus de 7.000 élèves, une seule classe ne peut prendre que 109 élèves, or c’est 150 dans les conditions normales, il y a des élèves qui viennent s’arrêter dehors tout simplement parce qu’ils n’ont pas de place dans la salle. Ce matin nous avons appris que la construction de cette école est renvoyée dans une brousse à Mandiana », a-t-il dit. L’école dont parle ce professeur est en fait un bâtiment R+2 de 12 salles de classes qui devait être construite dans la cour du Lycée Marien N’Gouaby de Kankan pour désengorger l’établissement. Mais aux dires des manifestants, les autorités régionales ont décidé de construire finalement cette école dans la préfecture de Mandiana.
A la question de s’avoir s’ils sont rentrés en contact avec les autorités régionales et préfectorales de l’éducation, Foromo Bilivogui souligne : « Je suis allé voir le DPE, il m’a dit que d’après le gouverneur, Marien N’Gouaby ne peut pas contenir 12.000 élèves, que l’inspecteur et lui-même ont tout fait en vain, donc tant que le gouverneur ne résout pas ce problème, il n’y aura pas de cours à Kankan », a-t-il promis.
Saisi de cette situation, Famoro Keita, inspecteur régionale de l’éducation de Kankan, en compagnie du directeur préfectoral de l’éduction et d’autres responsables de la Préfecture, se sont rendus sur les lieux. Ils ont sensibilisé les manifestants pour tenter de faire baisser les tensions des élèves et des enseignants : « Moi je pense que quand je viens ici, les élèves de Marien N’Gouaby doivent m’écouter, quand on dit qu’il faut construire dans la cour du Lycée Marien N’Gouaby et on dit qu’on ne va plus construire, est-ce que moi je serai à l’aise ? Donc je suis de cœur avec vous, mais allons, on va trancher le problème-là à l’amiable, au lieu de barricader la route », a demandé l’inspecteur régional de l’éducation de Kankan.
L’intervention de Famoro Keita a réussi à convaincre les manifestants à libérer la route pour permettre la reprise de la circulation. Mais les élèves promettent de redescendre dans la rue ce jeudi encore, si une solution favorable n’est pas vite trouvée à ce problème.
De Kankan, Abdoulaye N’koya Sylla pour Guineematin.com
