Tueries de manifestants en Guinée : l’OGDH condamne l’attitude des forces de l’ordre

Au lendemain des élections communales du 04 février dernier, des violences ont éclaté à Conakry et dans certaines localités de l’intérieur du pays. A l’occasion de ces mouvements de colère, des cas de violations des droits de l’Homme ont été enregistrés, dont des pertes en vies humaines.

Face à cette situation, les défenseurs des droits humains pointent un doigt accusateur notamment sur les forces de l’ordre, qui tirent souvent à balles réelles sur des manifestants non armés lors de leurs opérations de maintien d’ordre. Une situation que dénonce et condamne Elhaj Malal Diallo, vice-président de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH), interrogé par un reporter de Guineematin.com sur la question.

Selon le vice-président de l’OGDH, la démocratie guinéenne ne fonctionne pas bien. Et c’est ce dysfonctionnement, estime-t-il, qui conduit à des mouvements de contestation : « Pour des élections locales, on n’a pas besoin d’avoir des mouvements de contestation, on n’a pas besoin de tuer des gens pour ça, malheureusement, les violations des droits de l’Homme sont récurrentes en Guinée. Donc pour des élections locales dont les résultats devraient être affichés même au niveau des bureaux de vote, je ne vois pas pourquoi au lieu de deux jours, trois jours pour proclamer les résultats, on fait plus de deux semaines pour proclamer des résultats comme si c’est des élections nationales. Malheureusement, ça nous a conduits à des pertes en vies humaines et c’est dommage pour nous défenseurs des droits de l’Homme », regrette Elhaj Malal Diallo.

L’activiste des droits humains se dit préoccupé par les tueries enregistrées pendant ces violences postélectorales, et condamne des actes ignobles qui ternissent l’image du pays : « Comme nous l’avons fait dans notre dernière déclaration justement à propos de ces élections, nous avons toujours condamné et condamnerons toujours les tueries gratuites. On n’est pas obligé de tuer des gens quand on vient pour maintenir l’ordre. Je crois que c’est devenu un rituel, chaque fois qu’il y a la moindre manifestation il faut qu’on compte des morts, et ça, c’est vraiment dommage pour l’image de notre pays. Et pour nous défenseurs des droits de l’Homme c’est une grande préoccupation », a dit le vice-président de l’OGDH.

C’est pourquoi il annonce que son organisation va soutenir les victimes de ces exactions, si elles le souhaitent, pour qu’elles soient rétablies dans leurs droits. « Puisque nous sommes soi-disant dans un Etat de droit, nous, nous ne pouvons faire que demander aux victimes de s’adresser à la justice. Et si vraiment il y en a qui ont vraiment besoin de notre aide en tant que défenseurs des droits de l’Homme pour des conseils, nous sommes à leur disposition. Il faut que la justice joue son rôle et que tous ceux qui sont victimes de violation de leurs droits soient rétablis dans leurs droits », a conclu Elhaj Malal Diallo.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

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