Boubacar Siddy Diallo, âgé de 32 ans, tué par balle il y a une semaine jour pour jour, a été inhumé ce lundi 05 mars 2018, au cimetière de Bambéto, dans la commune de Ratoma. C’est à travers une marche funèbre que l’opposition républicaine et une foule nombreuse ont accompagné le défunt de l’hôpital Ignace Deen au cimetière de Bambéto, a constaté sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.
C’est à la mosquée de Bambéto que des prières collectives ont été dites pour le repos de l’âme du disparu. Après l’enterrement, le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, Cellou Dalein Diallo a livré un message de mobilisation au milieu d’une foule compacte. « Je voudrais d’abord vous remercier de la grandiose mobilisation, à l’occasion de l’inhumation de notre frère Boubacar Siddy Diallo, tué à bout portant par les gendarmes de la République. Vous êtes venus marquer votre solidarité et renouveler votre engagement pour la continuation du combat. Vous avez, depuis 7 ans, réclamé des armes, j’ai dit non. Si on vous donne des armes, vous allez tirer sur des guinéens. La solution c’est le départ d’Alpha Condé. Si Alpha Condé n’est plus là, on ne tuera plus. Vous savez, c’est lui qui est à l’origine. Parce que, lorsque les policiers, les gendarmes tuent, ils bénéficient des promotions, leurs chefs bénéficient de grades. On n’interpelle personne pour lui demander dans quelle situation si un citoyen, s’il appartient à l’opposition, à été tué. La solution, ce n’est pas les armes. Si non, vous allez tirer contre des guinéens. Alpha Condé, c’est lui le mal. Croyez-moi, nous sommes sur la voie. Il faut qu’on reste mobilisé pour exiger que toutes élections soient désormais transparentes, si non nous ne rentrons pas », a laissé entendre le chef de file de l’opposition.
Par ailleurs, Cellou Dalein est revenu sur les accusations de fraude par rapport aux élections locales. « Restons mobilisés pour exiger qu’on restitue les suffrages volés, les sièges confisqués, les quartiers qui tombaient par la volonté du peuple sous le contrôle de l’UFDG que le pouvoir a voulu retirer. Alpha Condé n’a jamais gagné une élection, vous le savez. Maintenant, comme le peuple nous fait confiance, faisons en sorte qu’il n’y ait plus de fraude électorale et pour cela, battons-nous par les moyens légaux et on aura la victoire. Aujourd’hui, vous voyez ces assassinats ciblés contre les militants de l’UFDG, quatre vingt dix personnes. Avant d’aller aux élections législatives, on avait 57 morts dans le cadre des manifestations exigeant le respect des lois de la République. Les gens ont des difficultés de croire qu’un policier, un gendarme peut abattre un citoyen guinéen sans que jamais une enquête ne soit diligentée, sans que jamais une sanction administrative ne tombe à l’endroit du Ministre ou des responsables de la police et de la gendarmerie », a-t-il fustigé.
Quant à la marche blanche des femmes, prévue le mercredi 7 mars 2018, Cellou Dalein Diallo a invité toutes les femmes à prendre part à cette manifestation pour dénoncer, dit-il, « ce pouvoir criminel qui continue d’abattre des enfants de la République ».
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
