Les femmes de l’opposition ont organisé une marche blanche ce mercredi 07 mars 2018 à Conakry. Elles ont défilé du Carrefour Concasseur au rond-point Bambéto pour dénoncer les tueries de citoyens perpétrées par des agents des forces de l’ordre, et exiger justice pour toutes les victimes, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.
Elles étaient plusieurs centaines de femmes, responsables et militantes de l’opposition républicaine, à prendre part à cette manifestation de rue. Toutes habillées en blanc avec des foulards rouges attachés à la tête, les manifestantes se sont rassemblées au Carrefour Concasseur dans le quartier Hamdallaye. Elles ont marché jusqu’au rond-point Bambéto, où elles ont tenu un meeting avant de se disperser dans le calme. Sur leur chemin, les manifestantes brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire entre autres : « Halte à la tuerie barbare injustement exercée sur nos enfants », « Trop de morts, l’Etat dore encore », « justice pour nos enfants », « Halte à la violence ».
« Nous ne voulons plus un mort de plus. Un mort de plus c’est pour toute la nation. On ne veut pas de ça, c’est les mères qui sont touchées. Nous sommes touchées à plus d’un titre. On en a marre, nous sommes fatiguées. Que ça cesse, il faut que ça cesse, 90 morts c’est trop, c’est trop, qu’on nous laisse tranquille, qu’on laisse le pays pour la démocratie. On pensait vraiment qu’avec l’arrivée du professeur Alpha Condé, le pays allait changer, 40 ans d’opposition, c’est lui qui va nous mettre les bâtons dans les roues, nous empêcher de marcher, nous marchons pour nos morts pour leur rendre hommage », déclare au milieu de la foule l’Honorable Fatoumata Binta Diallo, députée de l’UFDG à l’Assemblée nationale.
« On est fatigué, on a tué 90 de nos jeunes, on est en train de renverser nos marmites, casser les boutiques de nos maris, vraiment on est fatigué, on a le ras-le-bol face à la gouvernance actuelle », renchérit l’honorable Hawa Binta Diallo.
La députée de Dalaba ne s’empêche pas d’évoquer les résultats des élections locales du 04 février dernier, en partie contestés par l’UFDG. « On a une sous-préfecture comme Mafaran (Dalaba) où on a publié deux fois les résultats, alors que le président de la CENI est en train de nous dire qu’il ne peut pas revenir sur une décision judiciaire. Il a fait une première déclaration, il a donné l’UFDG vainqueur à Mafaran et après, il revient pour dire non c’est le RPG qui a gagné, donc il veut créer des problèmes dans toutes les sous-préfectures, on est fatigué, on a le ras-le-bol et c’est pourquoi nous sommes sorties pour exprimer notre mécontentement »
La députée invite donc le président de la République à regarder toutes ces femmes avec des foulards rouges dans la rue et à comprendre leur colère et leurs revendications. « Nous réclamons justice pour toutes les victimes, celles du 28 septembre 2009, les 90 enfants tués, il n’a qu’à nous montrer ceux qui ont abattu ces gens à bout portant et ceux qui sont entrain de ravager nos marchés et boutiques, renverser les marmites des femmes dans les foyers. C’est tout ce qu’on attend d’Alpha », a-t-elle fait remarquer.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
