Célébration du 08 mars à Siguiri : un rendez-vous manqué aux yeux de certains

Les femmes de Siguiri se sont massivement mobilisées ce jeudi 08 mars pour célébrer la journée internationale des femmes. Cette fête on le sait, est mise à profit chaque année par les organisations de défense des droits des femmes, pour interpeller les décideurs sur la situation des femmes à travers le monde. Mais à Siguiri, beaucoup s’attendaient cette année à ce que les femmes saisissent cette occasion pour appeler à la réouverture des écoles du pays fermées depuis un mois environ. Tel n’a finalement pas été le cas, et cela déçoit certaines personnes, rapporte le correspondant de Guineematin.com dans la préfecture.

La célébration du 08 mars, journée internationale des femmes, intervient cette année dans un contexte assez particulier en Guinée. En effet, les écoles publiques du pays sont fermées depuis un mois environ, en raison de la grève des enseignants déclenchée par le SLECG, syndicat dirigé par Aboubacar Soumah. Cette crise qui perdure et qui amène certains à craindre sérieusement une année blanche, était donc beaucoup attendue à l’occasion de la célébration de la fête des femmes à Siguiri.

Dans la ville, beaucoup pensaient que le sujet allait être au centre des discours des femmes à cette occasion. Mais ces derniers ont dû rester finalement sur leur faim, car, aucun discours n’a fait mention de cette crise qui frappe le secteur éducatif guinéen. Ce qui laisse Aicha Traoré, élève, dans la déception : « Pour moi, nos mamans allaient appeler le gouvernement et le syndicat à une sortie de grève, mais cela n’a pas été le cas. Je suis vraiment découragée, ni nos mamans ni le gouvernement ne pensent à nous », déplore la jeune fille, qui ajoute que « cette fête devait être une opportunité pour nos mamans des quatre régions du pays, de plaider le gouvernement et les syndicalistes à trouver un accord pour la réouverture des classes ».

Un avis que partage M’mawa Camara, mère de famille. Elle estime que les femmes de Siguiri ont failli à leur devoir à l’occasion du 08 mars. « Je suis très découragée aujourd’hui, on devait saisir cette opportunité pour exposer tous nos problèmes, notamment le cas de nos enfants qui chôment à la maison », lance-t-elle.

A souligner que c’est la ministre des travaux publics, Oumou Camara, qui présidé les festivités du 08 mars dans la ville de Siguiri.

De Siguiri, Bérété Lancei Condé pour Guineematin.com

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