Manque d’eau à Mandiana : le fleuve Sankarani devient source de revenu pour certains jeunes

La préfecture de Mandiana, l’un des fiefs du parti au pouvoir, situé à 85 Kilomètres de Kankan, vit des moments difficiles en cette période de saison sèche. Alors que la rareté de l’eau devient un casse-tête chinois pour les populations locales, certains jeunes y trouvent leur compte. Aujourd’hui, ils sont nombreux à puiser de l’eau dans le lit du fleuve Sankarani pour la revendre dans les quartiers, rapporte l’envoyé spécial de Guineematin.com à Mandiana.

Partout dans les quartiers de Mandiana, on voit des engins roulant à 3 roues, transportant des bidons d’eau, puisés dans le fleuve Sankarani. Ces eaux sont destinées à la vente. Un bidon d’eau est vendu à mille (1 000) francs guinéens.

Hamidou Sow préfère vendre de l’eau que d’aller dans les mines. Selon lui, son gain quotidien tourne autour de cent cinquante mille (150 000) francs guinéens. « Nous prenons de l’eau à l’aide de la machine ici à 3 000 francs guinéens par moto aux gens qui gèrent les machines. Après, nous partons vendre un bidon à mille francs guinéens dans les quartiers. Pour chaque tour, je gagne 30 000 francs guinéens et je fais 5 tours par jour. Personnellement, je n’ai pas de clients particuliers, je vends à celui qui m’appelle dans le quartier », a-t-il expliqué.

Fatoumata Kourouma, une des femmes qui achète de l’eau chaque jour explique ses difficultés à trouver de l’eau. « À Mandiana ici, nous souffrons beaucoup de la rareté de l’eau. Ce sont des jeunes qui puisent de l’eau dans le lit du fleuve et qui viennent nous vendre à mille francs guinéens le bidon. L’eau-là, c’est pour le linge, la préparation et autre chose. Mais, on ne peut pas la boire. Pour l’eau potable, il faut qu’on aille dans les forages et y passer des heures parce qu’il y a trop de monde », se plaint la bonne femme.

Fatoumata Kourouma profite de son entretien avec le reporter de Guineematin.com pour interpeller les autorités. « Ce que je veux dire aux dirigeants, c’est de nous venir en aide parce que nous souffrons beaucoup du manque d’eau », a-t-elle lancé.

Selon de nombreux observateurs, cette rareté d’eau est liée aux effets de l’homme sur l’environnement : l’exploitation minière, la coupe abusive du bois ou encore l’installation des fours à briques le long du fleuve Sankarani.

De Mandiana, Abdoulaye N’koya SYLLA, envoyé spécial de Guineematin

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