Dans la dynamique des reformes engagées par le ministère de la pêche et de l’Economie Maritime, l’Office national du contrôle sanitaire des produits de pêche et de l’aquaculture a tenu son conseil d’administration le vendredi passé, 09 mars 2018, dans la salle de conférence du département de la pêche. Objectif, faire l’état des lieux de la gestion antérieure et d’amorcer un nouvel élan en vue de produire plus de résultats pour l’année 2018.
Tout d’abord, c’est monsieur Selly Camara, Président du Conseil d’administration qui a prit la parole. Après avoir remercié les membres du conseil pour leur présence, Selly Camara a tenu a rappelé l’importance du secteur de la pêche dans l’économie nationale.
« Mesdames et messieurs, la pêche constitue un secteur clé de l’économie nationale, elle génère prés de dix mille emplois directs et fourni 40% des protéines animales consommées dans notre pays. La pêche maritime possède un potentiel annuel moyen de capture d’environ 120 mille tonnes. La pêche artisanale principale source d’approvisionnement des populations quant à elle évolue dans plus de 120 débarcadères repartis le long des 300 KM de côtes avec un parc piroguier motorisé estimer à 1 052 embarcations en 2017 avec une superficie exploitable de 200 mille mailles marins sur les 300 KM de côtes dont 70% ont moins de 40% de profondeur », a dit monsieur Camara.
S’exprimant sur la consommation locale du poisson, monsieur Selly s’est réjoui du potentiel du plateau continental mais a néanmoins déploré la faible consommation locale qui se situe autour de 12 kg ; un pourcentage en dessous de la moyenne sous-régionale qui est autour de 17% selon un rapport du FAO en 2008.
Abordant la question de la sanction de l’Union Européenne sur nos produits de pêche, le numéro 1 du CA de l’ONSPA a rappelé cette période douloureuse des sanctions de l’UE qui pèsent encore sur notre économie marine : « Durant des années, notre pays a été listé comme pays non coopérant dans la lutte contre la pêche illicite non déclarée et non réglementée. Cette situation persiste depuis plus de 10 ans ». Pour remédier à cette situation, monsieur Selly a exhorté la Direction Générale de l’ONSPA à redoubler d’efforts dans son combat pour la qualification de nos produits de pêche au niveau des ports, des débarcadères, des établissements de traitement et de conservation, des entrepôts frigorifiques, etc. en vue de répondre aux exigences de l’Union Européenne et aussi de mériter la confiance du président de la République qui s’est personnellement impliqué dans ce combat.
Prenant la parole à son tour pour la circonstance, la Directrice de l’ONSPA, M’mah Savané s’est en depuis des sanctions félicitée des efforts de l’Union Européenne pour aider la Guinée dans ses efforts de qualification de nos produits halieutiques. « Je remercie l’UE pour l’obtention de 3 missions d’assistance technique et je souhaite une plus grande implication du département et du CA pour la levée de cette suspension ».
Poursuivant, M’mah Savané a cité certaines actions de son service allant dans le cadre de la levée de cette suspension, notamment la réalisation des audits, des inspections, les prélèvements et analyses des échantillons, le traitement et la conservation du poisson pêché, la délivrance des agréments techniques et sanitaires, le suivi des opérations de débarquement au port de Conakry et Kamsar, la collecte des données, l’achat d’un véhicule de prélèvement et six motos pour l’inspection, la formation des inspecteurs et des laborantins, la réalisation des analyses microbiologiques et chimiques en Mauritanie, l’affectation du port de Témetaye pour les produits d’exportation pour l’UE, l’ouverture d’un poste d’inspection sanitaire à Kourémalé, l’exécution des projets et programmes du NEPAD et de l’ONUDI, etc.
Quant aux perspectives, la DG de l’ONSPA persiste et signe que la principale préoccupation demeure la mise en oeuvre de la feuille de route de l’Union Européenne établie par les experts.
Joint au téléphone pour donner son avis sur les performances de ce service rattaché, le ministre de la pêche et de l’aquaculture Fréderic Loua a confirmé les efforts de l’ONSPA dans la qualification du poisson ; mais, a souhaité plutôt un tête pour un plus grand éclaircissement.
Nous y reviendrons !
Ibrahima Kalil Diallo