Attaques du siège du groupe Hadafo Médias et des journalistes d’Evasion : déclaration de l’URTELGUI

Sanou Kerfala Cissé, président de l’URTELGUI

L’Union des radiodiffusions et télévisions libres de Guinée (URTELGUI) a appris avec regret et stupéfaction les attaques perpétrées contre les journalistes du groupe EVASION et Le Siège du groupe HADAFO MEDIA ce lundi 12 mars 2018.

L’URTELGUI condamne avec la dernière énergie ces agissements et exige que les auteurs soient retrouvés et condamnés à la hauteur de leurs forfaitures.

L’Union des radiodiffusions et télévisions libres de Guinée URTELGUI marque sa solidarité à l’égard des confrères.

Ci-joint le film de l’événement narré par la rédaction du groupe HADAFO.

Conakry, le 12 mars 2018

Le Bureau Exécutif

Récit des évènements

Il était 11 heures, soit une heure après l’émission « les grandes gueules ». Arrêtés devant l’immeuble (à proximité des boutiques du rez-de-chaussée), nous avons vu venir un petit groupe de jeunes, dont 2 avec à leur possession deux litres d’essence. Tous en langue nationale maninka ont proféré des menaces : « c’est vous qui envenimez les choses, vous donnez la parole aux syndicats, nous allons brûler ici (pointant du doigt le groupe électrogène qui sert de relais aux médias du groupe Hadafo à l’absence d’EDG) ».

Ces jeunes d’un ton et d’une apparence menaçants ont été suivis par un autre groupe de jeunes qui avait à leur tête l’artiste Elie Kamano. Ce dernier s’est arrêté devant la menuiserie moderne qui se trouve en bas de l’immeuble voisin à celui de notre groupe de médias. Il s’agit des manifestants contre la fermeture des classes qui chantaient et dansaient. Le chanteur essayait de les sensibiliser. De leurs mains, ils nous invitaient à descendre pour leur tendre nos micros, mais nous n’avons pas accepté.

Nous avons ensuite vu arriver un pick-up de la police en provenance du rond-point de Yimbaya qui a été stoppé par le groupe qui se trouvait avec Elie Kamano. Sans comprendre ce qu’ils se sont dits, nous avons vu le véhicule bouger et se diriger vers le grand marché de Matoto. Quelques instants après, à 11 heures 32 minutes très exactement, des jeunes qui ont proféré des menaces ont rebroussé chemin, toujours avec de l’essence. Le seul gendarme qui assure la garde du groupe Hadafo a essayé de les arrêter, mais il était désarmé devant leur détermination à faire du mal. Ils ont alors commencé à jeter des cailloux. Les vitres des appartements qui abritent la radio Sweet FM et Espace TV ont été sérieusement endommagées. Tous les véhicules et motos garés devant l’immeuble aussi.

Les appels ont été faits à l’interne. Et c’est seulement aux alentours de midi que les policiers sont arrivés. Ils ont réussi à ramener le calme, mais la menace reste réelle puisque nos assaillants n’avaient toujours pas quitté. Devant nous, ils n’ont procédé à aucune arrestation. Même les jeunes qui détenaient des litres d’essence ont pu repartir avec leurs amis.

Dans la même matinée, notre équipe de reportage composée du journaliste Idrissa Barry et de Djibril Kaback Camara en partance pour Kaloum, ont été agressés à la Casse dans la commune de Matam. La moto qui leur a servi de moyen de déplacement, la caméra et le micro ont été endommagés. Leurs téléphones leur ont été enlevés. Ils restent bloqués dans une station-service se trouvant entre Madina et Constantin.

Sanou Kerfalla CISSE

Président de l’URTELGUI

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