Le procès qui oppose le général Nouhou Thiam, ancien chef d’Etat-major général des armées et le Commandant Sékou Resco Camara, ancien gouverneur de la ville de Conakry à l’OGDH (organisation guinéenne pour la défense des droits de l’Homme et du citoyen), ne s’est finalement pas ouvert ce lundi, 26 mars 2018 comme c’était prévu.
L’audience a été renvoyée au lundi, 23 avril 2018, à cause du débrayage observé actuellement par les agents de la garde pénitentiaire. Peu après l’annonce de cette décision par le TPI de Dixinn, les avocats des deux parties ont réagi au micro des reporters de Guineematin.com qui étaient au tribunal.
Ce nouveau report du procès sonne comme une surprise chez Me Mohamed Sidiki Bérété, avocat de la défense. Selon lui, ces multiples reports pourraient porter préjudice à son client, compte tenu de son état de santé.
« Aujourd’hui, on est tous surpris de la grève de l’administration pénitentiaire, les agents qui ont décidé de boycotter, je n’ai pas apprécié cela. Libre à eux, c’est une République, c’était le motif du renvoi. Ça nous fatigue quand-même puisque moi, mon client a un calendrier de santé, mais on n’a pas le choix, car force reste à la loi. On est toujours disponible pour apporter notre part de vérité dans ce procès. Mon client était en Europe pour des raisons de santé, il est rentré. Mais, c’est fatiguant pour nous, et d’ailleurs l’audience est criminelle c’est de l’angoisse, on veut en finir avec. L’angoisse là on est en train de lui porter préjudice et injustement, puisque quand on est innocent et on continue à te trainer dans la boue, il faut en finir avec », a-t-il dit, précisant que le moral de son client reste tout de même au beau fixe.
De son coté, Me Hamidou Barry, avocat de la partie civile, a aussi regretté ces multiples cas de reports, d’autant plus qu’un de ses collègues est venu de Paris uniquement pour assister à cette audience. « Chaque fois qu’il y a audience, il (Me Martel Pradel) quitte Paris pour venir ici. Mais, le tribunal nous a informés que les gardes pénitentiaires sont en grève, c’est le motif fondamental qui justifie le renvoi de cette affaire au 23 avril 2018.
Vraiment, nous souhaitons que le tribunal prochainement, au-delà, le ministère de la Justice prenne les dispositions pour qu’on commence les débats surtout que notre confrère quitte Paris pour venir nous assister dans ce dossier. Donc une fois encore, on demande au tribunal, au ministère de la justice de prendre les dispositions pour que prochainement on commence l’audience. Parce qu’on ne peut même pas terminer l’audience le même jour, parce qu’il y a 15 ou 17 victimes, il y a deux accusés. Les débats, les confrontations, la plaidoirie, pour qu’en deux audiences, on mette cette affaire en délibéré », a-t-il souhaité.
A rappeler que le général Nouhou Thiam et le commandant Sékou Resco Camara sont poursuivis pour racisme, ethnocentrisme, régionalisme, crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions en 2010.
Propos recueillis par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
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