Madina : près d’un mois après l’incendie, les victimes attendent toujours un geste du Gouvernement

Comme on le sait, dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 mars 2018, un incendie a ravagé une partie du marché Mbalia à Madina. Situé à dans la commune de Matam, ce marché constitue le poumon économique du pays. Cet incendie qui n’avait pas entraîné de perte en vie humaine avait fait d’importants dégâts matériels.

Aujourd’hui, l’heure est à la réfection des places. Pour connaître le niveau d’évolution du rétablissement des places, un reporter de Guineematin.com a été dépêché sur place hier, mercredi 4 avril 2018, certaines victimes du drame. Il y en a qui ont repris leurs activités, d’autres sont en train de procéder à la réparation de leurs places.

Maître Oumar Bah, l’une des victimes, est chef adjoint du secteur 6 de la partie sinistrée. Avant de revenir sur les pertes enregistrées, maître Oumar Bah dit que les travaux de reconstruction sont en cours.

« Nous sommes en train de réparer ici petit à petit. Quand l’incendie s’est passé ici, il y avait plus de trois cent machines, 24 ateliers, qui avaient chacun 12 machines et deux tables. Le nombre de personnes qui étaient là dépassait cinq cents à six cents qui travaillaient ici. Sans compter les conteneurs qui sont aux alentours d’ici, dont 73 ont brûlé. Il y avait aussi beaucoup d’habits, des tissus qui n’étaient pas cousus qu’on devait coudre pour la fête parce que chez nous ici, ce n’est pas la couture seulement, on fait aussi le commerce. On coud des habits et on les revend. Il y a des gens qui quittent la République du Mali, de Kankan, de Siguiri, de partout pour venir acheter avec nous des habits », a révélé la victime.

Maître Oumar Bah déclare avoir perdu une valeur de vingt huit millions de francs guinéens sans compter les 7 machines qu’il avait dans son atelier. Sur ça, il ajoute que « dans l’un de nos ateliers où il y avait 12 machines, on a perdu 95 millions de francs guinéens sans compter les machines ».

Pour ce qui est de l’assistance dont bénéficient les victimes, notre interlocuteur dit que « les gens nous aident beaucoup. Il y en a qui donnent cent mille FG, deux cent mille, un million, deux millions jusqu’à 5 millions de FG. Mais, de la part du gouvernement, nous n’avons pas vu d’abord. Quand même, nous pensons qu’il va faire quelque chose. Nous demandons à tout le monde de nous aider ».

De son côté, Mamadou Bailo Diallo, gérant d’une boutique d’Orange Money, dit avoir perdu dix sept millions de FG, plus les téléphones avec lesquels il effectuait son commerce. Parlant de redémarrage de son activité et de soutien financier, il explique avoir refait « la charpente, la peinture avec mes propres moyens, sans l’aide de personne. Seulement, je n’ai toujours pas repris le travail. Vous savez avec Orange Money, il faut suffisamment de moyens si non, ce n’est pas facile. Parce-que chez nous, les gens viennent pour retirer cinq, dix ou vingt millions, si tu n’as pas ça sur place, tu n’iras pas à la banque pour prendre ça et dans ce cas ce n’est pas facile ».

Le vendeur de parures pour femmes, Ousmane Diallo a révélé avoir perdu soixante deux millions deux cent quatre vingt mille francs guinéens. De nos jours, il a fini de refaire sa place mais le problème de marchandises reste encore posé. Il précise qu’il est endetté et que d’autres personnes aussi lui doivent de l’argent. Il finit par dire que c’est suite « à une cotisation qu’on a acheté des tôles, des bois, pour réparer c’est qui est gâté. Nous avons envoyé des gens au niveau des carrefours pour demander l’aide de bonnes volontés afin de pouvoir combler le vide ».

Une voisine du précédant intervenant, exerçant le même boulot, Mariam Traoré a également rappelé que tout a été consumé par les flammes. « On est venu trouver tout était carbonisé. Il y avait six cent mille francs guinéens dedans, tout est brûlé. On a perdu en tout 14 millions. Dieu merci, on a repris les activités, parce qu’on est avec des gens qui sont bons. On va prendre avec eux la marchandise, on revend. Après, on prend notre intérêt, on leur rend le reste. Il y a aussi nos parents qui nous assistent soit 50 mille, cent mille FG. Pour le gouvernement, on n’a rien vu d’abord », a expliqué la bonne femme.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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