Siguiri : la pénurie d’eau, source de problèmes conjugaux ?

Zone minière par excellence, la préfecture de Siguiri fait face par endroits, à une véritable crise d’eau. Dans certaines localités de la préfecture, il faut marcher des kilomètres et attendre plusieurs heures pour avoir de l’eau potable. Et cette pénurie d’eau entraînerait des conséquences fâcheuses dans certains foyers, allant jusqu’à l’implosion du couple, a appris Guineematin.com à travers son correspondant basé à Siguiri.

« L’eau est source de vie », dit-on souvent. Mais, elle est également source de paix dans certains foyers de la préfecture de Siguiri. Dans certaines zones de cette préfecture, la pénurie d’eau serait à la base de plusieurs problèmes conjugaux. « Aujourd’hui, mon mari me traite de paresseuse, il y a parfois des jours où on n’arrive pas à préparer, faute de d’eau. Dans mon quartier il n’existe aucun forage, je sors à 6 heures du matin pour aller puiser de l’eau, au retour, je trouve qu’il est parti au travail », témoigne Aïcha Keita, habitante du quartier Bolibana.

Selon nos informations, le manque d’eau aurait même provoqué des divorces dans la préfecture de Siguiri. « J’ai divorcée il y a deux ans, honnêtement j’aimais mon mari et je ne l’ai jamais trompé, mais il croyait que je le trompais.
Je sortais parfois à 17 heures pour aller à la recherche de l’eau, de fois je restais là-bas jusqu’à 22 heures, il a pensé alors que je partais chez les hommes. Quand je rentrais donc, il me frappait, chaque jour c’était des problèmes, et finalement il a jeté mes affaires dehors. Aujourd’hui il s’est remarié et moi je vis avec trois de ses enfants », raconte une dame sous anonymat.

Fanta Camara dit avoir subi le même sort que cette dame pour les mêmes motifs : « Un jour, je suis parti à la pompe à 19 heures, et mon tour n’est arrivé qu’à 22 heures. Puis que c’était un peu distant de chez moi et pour des raisons de sécurité, j’ai décidé de passer la nuit là-bas pour rentrer le matin. Dès que je suis rentrée le lendemain, il m’a jetée dehors », a-t-elle dit.

A rappeler que le fleuve Niger traverse la préfecture de Siguiri sur plusieurs kilomètres. Mais, beaucoup de localités reculées de la préfecture n’ont pas de forages, et souffrent sérieusement du manque d’eau.

De Siguiri, Bérété Lancei Condé pour Guineematin.com

Facebook Comments Box