Violences des gendarmes contre des journalistes : l’avocat des victimes dénonce la lenteur du dossier

Maître Thierno Souleymane Baldé

Le lundi 31 octobre 2017, lors de l’interpellation du coordinateur général du groupe de presse Gangan Tv, Aboubacar Camara, plusieurs journalistes des médias privés avaient été sévèrement bastonnés et leurs matériels détruits par des gendarmes de l’escadron mobile numéro 3 de Matam. Et, le lendemain, une plainte avait été déposée au niveau de la justice. Depuis, c’est silence radio !

Interrogé par un reporter de Guineematin.com ce mercredi, 11 avril 2018, l’avocat des victimes, maître Thierno Souleymane Baldé a expliqué que le dossier n’a connu aucune évolution.

« Depuis que nous avons déposé cette plainte jusqu’aujourd’hui, il n’y a pas eu d’évolution. On nous avait promis qu’il y aurait une enquête pour déterminer la responsabilité des uns et des autres. Et, si vous vous rappelez, au-delà de la plainte que nous avions déposée, nous avions aussi soumis un CD où il y avait les images d’un bon nombre de gendarmes qui étaient impliqués dans l’attaque des journalistes. Nous estimons qu’il y a suffisamment de preuves et d’éléments qui permettront, s’il y a la volonté, de facilement identifier les personnes concernées pour les traduire en justice », a-t-il dit.

Selon maître Thierno Souleymane Baldé, la justice est partiale. « Malheureusement, en Guinée, nous avons une justice sélective. Lorsqu’il y a une catégorie de personnes qui est concernée, la justice agit vite ; et, lorsque c’est d’autres, c’est l’oubli. Dans ces conditions, c’est difficile de faire valoir les droits élémentaires de nos concitoyens. Qu’à cela ne tienne, la plainte est toujours déposée et nous allons essayer de faire des plaidoyers et des lobbyings afin qu’elle soit instruite et que les journalistes victimes puissent avoir justice », rassure l’avocat.

En attendant, dit-il, ses clients vivent dans des situations assez dramatiques parce que certains d’entre eux avaient été blessés et d’autres avaient eu leurs matériels détruits. « Vous savez dans quelles conditions les journalistes travaillent dans notre pays. Lorsqu’on détruit leurs matériels, il est très difficile d’avoir les moyens pour les remplacer. Mais, à ce stade, nous n’avons pas autre chose à faire, sinon que de veiller à ce que la plainte aboutisse et que justice soit rendue », a-t-il ajouté, tout en déplorant la non tenue des promesses…

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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