Planification familiale : les parties prenantes en conclave à Conakry

Les différentes parties qui œuvrent dans le cadre de la promotion de la planification familiale en Guinée se sont réunies ce lundi, 16 avril 2018 à Conakry pour plancher autour de la question. Cette rencontre s’est tenue à l’occasion d’une visite que la caravane des bailleurs du partenariat de Ouagadougou bouclait dans notre pays. Cette caravane était venue faire l’état des lieux de la pratique de la planification familiale en Guinée, afin de permettre aux partenaires de mieux coordonner leurs interventions pour atteindre les résultats escomptés, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Cette rencontre des parties prenantes de la planification familiale en Guinée, a réuni autour du ministre de la santé, Dr. Abdourahmane Diallo, les membres de la caravane des bailleurs du partenariat de Ouagadougou, d’autres partenaires techniques et financiers ainsi que de nombreux cadres du département. Elle vient boucler la visite de la caravane des bailleurs du partenariat de Ouagadougou, venue s’enquérir de la situation de la pratique de la planification familiale en Guinée.

Fatimata Sy

« Chaque année, nous identifions trois pays que les bailleurs visitent. Nous sommes en Guinée depuis trois jours, et au cours de ce séjour nous avons eu des rencontres très fructueuses avec la partie gouvernementale, nous avons eu des discussions avec des partenaires techniques et financiers qui sont ici, nous avons rencontré la société civile dans sa diversité, nous avons rencontré des jeunes et nous avons fait aussi des visites de terrain pour nous rendre compte des réalités du pays. Suite à cela, nous avons une moisson d’informations qui sont utiles pas seulement pour le pays mais aussi pour les partenaires », a indiqué la Directrice de l’Unité de Coordination du partenariat de Ouagadougou (UCPO), Fatimata Sy.

Ces informations recueillies devraient aider les bailleurs de fonds présents dans cette caravane, de coordonner davantage leurs interventions, de mettre en synergie les investissements et les approches pour s’aligner avec les priorités de la Guinée en matière de planification familiale et de santé sexuelle et reproductive.

Selon Fatimata Sy, cette visite s’inscrit dans le cadre de la phase 2 appelée phase d’accélération de l’UCPO qui s’étend de 2016 à 2020. Cette phase ambitionne 2.200.000 femmes additionnelles sous méthodes modernes de contraception dans les neuf pays d’Afrique de l’ouest concernés, dont 188 000 femmes additionnelles en Guinée.

Pour le ministre de la santé qui a présidé la rencontre, cette visite de la caravane des bailleurs du partenariat de Ouagadougou témoigne à suffisance la volonté commune de la Guinée et de ses partenaires, d’améliorer la santé de la mère et de l’enfant à travers la mise en œuvre des interventions à haut impact dont la planification familiale. C’est dans ce cadre justement que Dr Abdouhmane Diallo a rappelé quelques actions qui sont en cours dans notre pays pour améliorer la santé de la mère et de l’enfant.

« Plusieurs interventions porteuses sont mises en œuvre actuellement dans notre pays pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile, parmi lesquelles on peut citer, la mise en œuvre de la gratuité des soins obstétricaux dans tout le pays avec des mesures d’accompagnement telles que la dotation des structures sanitaires en kits d’accouchement et kits césarienne, la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant et du nouveau-né, la prise en charge des soins obstétricaux et néonataux d’urgence, la mise en œuvre des méthodes de planification familiale de longue durée d’action, la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, la vaccination, la consultation prénatale, la distribution gratuite des moustiquaires imprégnés ainsi que la prise en charge des cas de paludisme », a énuméré le ministre.

Dr. Abdourahmane Diallo

Selon le chef du département de la santé en Guinée, une amélioration significative a été enregistrée dans ce sens entre 2012 et 2016. Il ajoute cependant que les indicateurs de santé maternelle et infantile restent encore préoccupants et que beaucoup d’efforts sont encore à déployer pour améliorer leur niveau. « Le ratio de mortalité maternelle est passé de 724 à 550 décès pour 100 mille naissances vivantes, la mortalité néonatale de 38 à 20 pour 1000 naissances vivantes, la mortalité infantile de 67 à 44 pour 1000 naissances vivantes, la mortalité infanto-juvénile de 123 à 88 pour 1000 naissances vivantes et l’indice synthétique de fécondité de 5,7 à 4,8 enfants par femme », souligne Dr Abdourahmane Diallo.

C’est dans ce cadre, dit-il, « que le gouvernement guinéen s’est engagé dans ce processus de repositionnement de la planification familiale qui est un outil important pour améliorer la santé des populations et réduire la pauvreté. Depuis 2014, un plan stratégique national en planification familiale de première génération a été élaboré avec l’appui du partenariat de Ouagadougou. La mise en œuvre de ce plan a permis de passer à une prévalence contraceptive de 8 à 11% contrairement aux 22% attendus en 2018 comme prévu dans le plan 2014-2018 ».

Le ministre de la santé a lancé donc un appel solennel auprès des donateurs pour la revue du plan pour la prise en compte des leaders religieux notamment, en vue d’accélérer l’atteinte du dividende démographique ainsi que leur accompagnement dans la mise en œuvre du plan de repositionnement de la planification familiale de la Guinée, comme stratégie de réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile mais aussi de la pauvreté.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628124362

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